La BCE fournit 350 milliards d'euros de liquidités

18/12/2007 - 17:22 - Option Finance

(AOF) - Confrontée à des tensions persistantes sur le marché interbancaire, la Banque centrale européenne a décidé d'ouvrir en grand les vannes du crédit. L'institut monétaire européen a ainsi alloué 348,6 milliards d'euros. Un tel montant est largement supérieur au besoin estimé pour couvrir les besoins du marché. Cette injection a été réalisée au taux marginal de 4,21%, soit un niveau bien inférieur à celui des taux récemment constaté sur le marché pour ce type d'opération. Le taux Euribor à deux semaines s'élevait à 4,945% lundi. Grâce à la décision de la banque centrale européenne, ce taux a reculé aujourd'hui à 4,452%. La BCE avait annoncé lundi qu'elle allait accepter toutes les demandes à un taux minimal de 4,21% et au-dessus. Les caractéristiques de cette opération de refinancement diffèrent de celles habituellement réalisées, qui se font à un taux variable et pour un volume limite. La BCE prend ses précautions car les fins d'années sont habituellement tendues avec le bouclage des comptes des banques. La situation est plus délicate dans ces dernières semaines de 2007, crise du 'subprime' oblige. Crise dont le rationnement de la liquidité bancaire est l'une des conséquences. Ne sachant pas qui pourrait être la prochaine victime de cette crise, les établissements bancaires hésitent à se prêter entre eux. Un manque de confiance qui se traduit par une tension sur les taux sur le marché interbancaire. Cette intervention intervient quelques jours après l'annonce par les principales banques centrales occidentales d'une action concertée afin de réduire la pression sur les marchés de financement de court terme. "Le message est que les banques centrales, ensemble, assureront la liquidité coûte que coûte, en menant si nécessaire et pendant le temps qu'il faudra des interventions de derniers ressorts exceptionnelles par leur volume, leur maturité et l'étendue des collatéraux acceptés", écrivait le Crédit Agricole. Et l'économiste de poursuivre : "L'enjeu est d'éviter que la crise du 'subprime' et ses débordements financiers ne se propagent aux emprunteurs solvables (entreprises et ménages) via les banques et un rationnement excessif et sans discrimination du crédit". Un bien mauvais scénario au moment où les perspectives économiques se détériorent.