Iliad : un vaste projet de fibre optique à Paris pour une société proche de Free, selon 'Le Journal du Freenaute'

30/08/2006 - 08:00 - Boursier.com

Xavier Niel se diversifie...

Nous avons hier attribué par erreur la paternité à Freenews de l'information selon laquelle le dirigeant fondateur d'Iliad, Xavier Niel, a crée une société spécialisée dans la fibre optique. Mais c'est bien 'Le Journal du Freenaute' qui l'avait débusquée, précisant d'ailleurs que cette nouvelle société, PN (pour 'Paris Numérique', précise-t-on), multiplierait les demandes d'études pour le déploiement de fibre optique dans les égouts parisiens. 'Le Journal du Freenaute' a également obtenu copie des statuts de cette société, dont l'objet est "le développement et construction d'un réseau de fibre optique" et qui prévoirait pas moins de 60 points de répartition optique dans la capitale. L'information corroborerait donc la volonté de Free de percer dans la fibre optique, même si le groupe s'en défend souvent, la plupart du temps dans un souci de prudence au regard des investissements très conséquents que cela représente. PN ne semble pas entretenir de lien capitalistique direct avec Free, mais a pour président Xavier Niel, directeur général délégué et actionnaire fondateur de Free, et est domiciliée à la même adresse parisienne que le FAI, souligne le site d'information communautaire. Rappelons que la fibre est un enjeu majeur des prochaines années, puisqu'elle permet des débits très élevés tout en garantissant une stabilité du service bien supérieure à l'ADSL. France Telecom mise d'ailleurs sur la FTTH ("Fibre jusqu'à la maison"), en faisant l'impasse sur le VDSL notamment, pour asseoir sa stratégie future. Mais l'opérateur historique est engagé dans un bras de fer avec l'ARCEP, le régulateur télécoms hexagonal, sur l'utilisation de son réseau FTTH. France Telecom voudrait en effet que les investissements lourds nécessaires à la construction de son réseau aient pour contrepartie un droit d'exploitation exclusif, du moins dans un premier temps. Le président de l'ARCEP Paul Champsaur avait pour sa part estimé fin 2005 "un scénario de développement de fibre dont les modalités conduiraient, de droit ou de fait, à une re-monopolisation du marché du haut débit professionnel ne serait pas conforme aux objectifs fondamentaux de la régulation". Les détracteurs de l'ancien opérateur public soulignent à l'envi que le réseau a été initialement monté avec de l'argent public, ses partisans répliquent qu'il faut cesser d'entraver la compétitivité de l'entreprise... Le débat n'est pas près de cesser. Cette affaire a trouvé la semaine dernière de l'écho en Allemagne, où Deutsche Telekom cherche à conserver l'exclusivité sur son réseau très haut débit (l'opérateur historique allemand a choisi de passer par l'étape VDSL avant la fibre optique). Le régulateur d'outre-Rhin, la BNetzA, entendait pour sa part forcer DT à ouvrir son réseau à ses concurrents qui chercheraient à le louer. Lundi dernier, la Commission Européenne a choisi de soutenir la BNetzA dans sa position, en prônant l'ouverture à la location du réseau de Deutsche Telekom, "pour remédier à la position dominante". Mi-juillet, le Crédit Suisse soulignait le risque de voir Iliad, faiblement endetté, disposant de grosses réserves et innovant sur son secteur, se lancer dans l'aventure de la fibre optique. A l'époque, le courtier redoutait l'intensité capitalistique accrue des nouvelles spécialités par rapport au modèle économique actuel du FAI, susceptible de peser sur la profitabilité du groupe.



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