La BCE s'inquiète d'un effet de second tour

19/12/2007 - 16:06 - Option Finance

(AOF) - Après avoir ouvert en grand les vannes du crédit, hier, la Banque Centrale Européenne a décidé aujourd'hui d'annoncer l'absorption de près de 150 milliards d'euros de liquidités, une façon d'éponger les surplus et d'aligner les taux d'intérêt à court terme du marché. L'institut monétaire de Francfort, qui craint toujours l'inflation et apprécie la modération, a précisé qu'il "restait prêt à piloter les liquidités vers des conditions plus équilibrées si nécessaire". L'institut monétaire européen a alloué, mardi, 348,6 milliards d'euros au taux marginal de 4,21%, soit un niveau bien inférieur à celui des taux récemment constaté sur le marché pour ce type d'opération. A titre de comparaison, le taux Euribor à deux semaines s'élève actuellement à 4,541%. Selon tous les analystes, ce montant était largement supérieur au besoin estimé pour couvrir les besoins du marché. La BCE ne compte donc pas laisser les choses en l'état et a annoncé aujourd'hui le lancement d'un appel d'offre rapide pour reprendre 133,61 milliards d'euros de liquidités. Le soulagement éprouvé la veille par les marché sera donc limité. Par ailleurs, la conférence donnée ce jour par Jean-Claude Trichet n'a pas été porteuse de bonnes nouvelles pour les marchés. Pour le président de la BCE, les risques inflationnistes restent "clairement orientés à la hausse". Un discours qui, on le sait, ravive de nouveau la crainte d'une nouvelle hausse du taux directeur de la Banque, qui s'élève actuellement à 4%. Lors de son audition coutumière devant la Commission des affaires économiques et monétaires, Jean-Claude Trichet a précisé vouloir " éviter tout effet de second tour", c'est-à-dire une tension inflationniste sur les prix entraînant des demandes de hausse des salaires corollaires. Un discours toujours aussi ferme de la part du grand gardien de la monnaie européenne.