(AOF) - Il est un domaine où la crise du "subprime" ne se fait pas encore ressentir trop vivement : celui des fusions et acquisitions. Cette année, le volume des opérations a pour l'instant progressé de 21% dans le monde à 4 380 milliards de dollars, et ce en dépit d'une baisse de 27% durant le deuxième semestre, explique le rapport annuel de Thomson Financial, dont la version définitive sera publiée le 2 janvier. Mais contrairement à l'habitude, les groupes européens sont la vedette de ces opérations de haut vol. Pour la première fois depuis 2002, les fusions-acquisitions impliquant des entreprises du Vieux Continent ont dépassé celles des Américains, grâce à une hausse de 35% à 1781 milliards de dollars. Selon Thomson Financial, ce différentiel s'explique par la crise du "subprime", qui a provoqué un recul de 46% de l'activité au deuxième semestre outre-Atlantique, tandis que l'Europe n'encaissait qu'un repli de 16,9%. Cette année encore, Goldman Sachs emporte la première place, avec 483 transactions conseillées et un volume total de 1419 milliards de dollars. Par rapport à 2006, le top 5 des banques conseils n'a que peu évolué, à la suite de Goldman, on retrouve, Morgan Stanley, Citigroup et JP Morgan. Seule nouveauté cette année, l'entrée d'UBS à la cinquième place, tandis que Merrill Lynch rétrograde en huitième position. En Europe, 70% des opérations ont été réalisées dans cinq pays : Royaume-Uni, Pays-Bas, Allemagne, Espagne et France, où BNP Paribas conserve sa place de leader avec 112,4 milliards d'euros pour 92 transactions, suivie de Citigroup et Calyon. Selon un article du "Financial Times" paru en début de semaine, l'ampleur des fusions-acquisitions reflète l'opinion de plusieurs analystes, selon laquelle l'Europe est prête depuis plusieurs années pour une grande vague de consolidation, gage de pérennité face à l'émergence de nouvelles économies ultra-compétitives.