La BCE plus ferme sur les risques inflationnistes

10/01/2008 - 16:58 - Option Finance

(AOF) - Sans surprise, la Banque centrale européenne a maintenu inchangé son principal taux directeur, le taux de refinancement à 4%. La Banque d'Angleterre a également opté pour le statu quo, avec un taux directeur conservé à 5,50%. La BCE est toujours plus préoccupée par les pressions inflationnistes plutôt que par le ralentissement économique. La Banque centrale s'est fixée comme objectif de maintenir l'inflation en rythme annuel sous les 2%, mais celle-ci a atteint 3,1% en décembre. Or, cette progression des prix à la consommation est appelée à se maintenir nettement au-dessus de l'objectif de la Banque centrale lors des prochains mois et ne devrait ralentir que modestement. En conférence de presse, Jean Claude Trichet n'a d'ailleurs pas hésité à confirmer le biais haussier de l'institution qu'il préside concernant les taux d'intérêt. La BCE veut absolument éviter que la hausse des prix, nourrie par la progression des coûts de l'énergie et de l'alimentaire, ne conduise à une augmentation des salaires qui viendrait à son tour entretenir l'inflation. Ces effets, dits de "second tour", ont une nouvelle fois été au cœur des déclarations du président de Banque centrale européenne. "Le conseil des gouverneurs reste prêt à agir de manière préventive afin d'éviter que des effets de second tour et des risques à la hausse pour la stabilité des prix à moyen terme ne se matérialisent pas, et par conséquent, que les anticipations inflationnistes à moyen et long terme restent ancrées en ligne avec la stabilité des prix", a ainsi déclaré Jean-Claude Trichet. La BCE a prévenu qu'elle allait accorder une attention particulière aux négociations salariales. Cette mise en garde intervient alors que des négociations dans la fonction publique débutent aujourd'hui en Allemagne. Pays où le débat sur l'instauration d'un salaire minimum a aussi pris de l'ampleur avant plusieurs élections régionales. Si les risques inflationnistes sont orientés à la hausse, les risques pour la croissance sont, eux, baissiers. En cause, les incertitudes au sujet de l'impact de la crise financière sur l'économie réelle. L'institution francfortoise s'est cependant voulu rassurante, jugeant sains les fondamentaux économiques de la zone euro.