Les primes de risques des banques atteignent des sommets

14/01/2008 - 16:27 - Option Finance

(AOF) - La perte de confiance des investisseurs dans le secteur financier implique que le capital coûte plus cher aux banques européennes qu'à leurs clients, affirme le "Financial Times". C'est toute la logique de l'activité qui est remise en question : pour la première fois depuis la création du marché obligataire en euro en 2000, les banques bénéficient de taux d'emprunt plus élevés que ceux qu'elles pratiquent, selon un rapport de Merrill Lynch. Les dépréciations géantes qui se multiplient, les pertes, les restructurations financières. toutes ces opérations ont terni l'image des banques ces six derniers mois et provoqué un gros manque de confiance chez les investisseurs, à tel point que le coût du capital a atteint un plus haut depuis cinq ans. Pour certains établissements, il a été multiplié par huit depuis le début de la crise du crédit. Selon un banquier londonien, les niveaux de financement de Citigroup, l'une des banques les plus violemment touchée par la crise du crédit, sont passés de 12 points de base à 100 points de base au-dessus du Libor. Tandis que celui de Merrill Lynch, qui a dû passer des milliards de dollars de dépréciations elle aussi, est désormais de 150 points de base au-dessus du Libor, contre 20 auparavant. Ce phénomène a donc entraîné les banques dans cette situation paradoxale : lever des fonds sur les marchés de capitaux leur revient plus cher qu'aux clients à qui elle prête ensuite cet argent. Reste maintenant à savoir comment la situation va se rééquilibrer. Pour Olivia Frieser, analyste chez BNP Paribas, toute la question est de savoir si le renversement du différentiel de taux d'intérêt entre les banques et leurs clients va s'opérer grâce à une baisse des taux des premières ou un relèvement de ceux appliqués aux entreprises et aux particuliers.