Zone euro : la production industrielle resiste encore

14/01/2008 - 17:12 - Option Finance

(AOF) - La production industrielle de la zone euro a prouvé sa résistance en novembre. Selon les chiffres publiés par Eurostat, la production des treize pays utilisant l'euro a baissé de 0,5% sur le mois par rapport à octobre, mais connaît une hausse de 2,7% en rythme annuel. Le consensus Reuters visait un recul plus marqué de 0,8% en novembre. Cette performance ne rassure pas pour autant les experts. "Même si la production industrielle de zone euro s'est contractée moins qu'on ne le redoutait en novembre, une baisse de 0,5% d'un mois sur l'autre n'en reste pas moins une performance décevante ", a expliqué à l'agence Reuters un économiste de Global Insight. Autre motif d'inquiétude, la faiblesse enregistrée en novembre est commune aux grandes économies de la zone, souligne BNP Paribas. La production industrielle a baissé significativement en France (-1,5%) et d'une façon moins forte en Allemagne (-1%). Pour Commerzbank, " ces chiffres sont le reflet du ralentissement de l'économie ". Ils confirment le biais négatif adopté par Jean-Claude Juncker. Selon le président de l'Eurogroupe des ministres des Finances, la croissance de la région pourrait ralentir à 1,8 ou 1,9% cette année, contre 2,6% en 2007. Ces prévisions sont bien loin de prévision initiale pour 2008 de 2,2%. BNP Paribas partage ce point de vue. Avec des conditions extérieures moins favorables (ralentissement très marqué aux Etats-Unis, prix du pétrole élevé, appréciation de l'euro et effets des turbulences des marchés financiers), l'activité devrait continuer à ralentir dans les mois à venir, prédit la banque française. Ces chiffres remettent une nouvelle fois en perspective le rôle de la Banque centrale européenne. Devant le ralentissement de l'économie européenne, les économistes sont maintenant nombreux à penser qu'elle ne relèvera pas ses taux directeurs une bonne partie de l'année, comme l'y inciteraient ses statuts. En novembre, l'inflation de la zone s'est établie à 3,1%, largement au dessus de la cible de 2% que s'est fixée l'héritière spirituelle de la Bundesbank.