(AOF) - Seb a publié hier des ventes annuelles de 2,869 milliards d'euros pour 2007, en progression de 8,2%. Le leader du petit électroménager a notamment profité de son développement international, du renouvellement de ses gammes et de l'amélioration du mix-produits. La croissance organique à taux de change et périmètre constants a atteint 8,6%, contre 5,4% en 2006. L'Amérique du Sud et l'Asie ont été particulièrement dynamiques. Retour sur cette année riche en événements avec Jean-Pierre Lac, directeur général adjoint Finances de Seb.
Sa progression reflète plusieurs facteurs : la reprise de l'activité en Europe où les attaques sur les prix se sont largement atténuées et où le pouvoir des marques est revenu, ainsi que la très bonne tenue de la grande majorité de nos marchés étrangers. Son niveau proche de 3 milliards permet à Seb de consolider son leadership mondial sur le marché du petit équipement domestique.
Notre stratégie a toujours consisté à proposer aux clients et aux consommateurs une innovation produits et une montée en gamme sans cesse renouvelées. 2007 a été à cet égard une très bonne année avec la confirmation du succès des machines à pain, le lancement d'Actifry et de Quick n' Hot et le développement de Dolce Gusto dans de nouveaux pays dont la France. L'autre moteur de la croissance 2007 a été l'investissement commercial soutenu auquel nous nous livrons depuis plusieurs années : en 2007, nos dépenses publicitaires ont progressé de plus de 20%.
Notre premier axe prioritaire sera l'intégration de Supor qui constitue en elle-même une avancée stratégique importante pour le groupe. Nous poursuivrons bien entendu notre stratégie d'innovation et d'investissement marketing pour la défense de nos marques afin de pérenniser notre croissance organique. Nous resterons enfin vigilants sur des opportunités que les mouvements capitalistiques qui interviennent dans notre secteur d'activités peuvent nous offrir.
Notre prise de participation majoritaire dans Supor nous permet enfin d'avoir en Chine un accès commercial important grâce à une marque et à un réseau commercial de première qualité dans ce pays. Nous pourrons ainsi développer des produits du groupe et bénéficier de la forte croissance de la consommation chinoise. Par ailleurs, la base industrielle très compétitive de Supor nous ouvre des opportunités de croissance dans d'autres pays du monde, à commencer par l'Asie du sud-est.
L'Inde est un pays où nous ne sommes pas encore parvenus à bâtir un présence significative. Comme nous l'avons fait pour le Brésil en 1997 et pour la Chine 10 ans plus tard, il est probable que nous devrons procéder à une acquisition. Nous prendrons néanmoins le temps nécessaire pour trouver un partenaire dont les ambitions correspondent à celles du groupe Seb.
Comme nous le prévoyions, notre dette restera inférieure à 700 millions d'euros à fin 2007. Elle prend en compte l'acquisition de Supor pour un peu plus de 300 millions d'euros décaissés en 2007, le coût de notre programme de restructuration et des achats d'actions Seb auxquels nous nous sommes livrés du fait de la baisse du cours. En dehors de ces facteurs, notre endettement aurait présenté une amélioration significative issue de la bonne tenue de nos résultats et de nos efforts de gestion de nos besoins en fonds de roulement. Le niveau de cette dette nous apparaît raisonnable face à des fonds propres qui seront en nette progression par rapport à fin décembre 2006.
Les usines dont nous prévoyions la fermeture ont maintenant cessé leurs activités et, ainsi que nous nous y étions engagés, des solutions ont été trouvées pour l'ensemble des salariés concernés, tant en reclassement interne, en solutions individuelles que par les projets que nous avions mis en place sur ces sites. Les trois sites fermés ont fait l'objet de plans de réindustrialisation.
Notre tâche, dans un univers qui s'est complexifié après la crise du subprime en août 2007, a été d'assurer le financement du groupe et de ses acquisitions. Nous n'avons pas rencontré de problème à cet égard. La direction financière a ailleurs largement accompagné le projet d'acquisition Supor et a contribué au bon déroulement de l'intégration des acquisitions effectuées au cours des dernières années.
A lire les articles parus dans la presse française ou chinoise, ainsi que les rapports des analystes financiers, il est bien décevant de constater le parcours récent de notre titre qui, il est vrai, a suivi en cela la plupart des valeurs liées à la consommation. Les progressions enregistrées dans les divers pays où nous sommes présents démontrent que dans notre secteur, et en tout cas pour le groupe Seb, la consommation a au contraire progresssé. Les investissements que nous faisons dans des vecteurs de progression (marques, innovations produits, investissements commerciaux) sont là pour pérenniser les croissances enregistrées. Nous espérons que notre cours de bourse prendra ceci en compte dans les temps qui viennent.
(AOF)
Le groupe Seb, inventeur de la "cocotte-minute" dans les années 50, est aujourd'hui le premier fabricant mondial de petit équipement domestique, grâce au rachat en 2001 de son concurrent Moulinex-Krups, alors en redressement judiciaire. Une présence dans près de 120 pays permet au groupe de réaliser plus de 78 % de son chiffre d'affaires à l'international (22 % en France et 26 % dans le reste de l'UE) . Seb emploie 13750 personnes. Seb a pris le contrôle de la société Supor fin 2007 pour 211 millions d'euros. Grâce au rachat du leader chinois des autocuiseurs, le groupe va bénéficier de la forte croissance du marché chinois et de la faiblesse de ses coûts de production.
Les points forts de la valeur
- Seb est diversifié d'un point de vue géographique, présent dans 120 pays. - Le succès commercial du groupe se fonde largement sur sa capacité d'innovation. S'il lui faut résister sur l'entrée de gamme, Seb compte surtout sur le haut de gamme pour assurer le maintien de ses marges et augmenter ses ventes. -Seb a de solides positions dans les secteurs soin de la personne, boissons et aspiration, qui restent très dynamiques. -Seb a su stabiliser ses marges, ce qui lui permet de faire apparaître de forts volumes dans son compte de résultat.
Les points faibles de la valeur
- La très large couverture géographique du groupe l'expose aux aléas de la conjoncture mondiale et aux parités de change, bien qu'elle lui offre des opportunités essentielles dans des pays émergents où le taux d'équipement des ménages monte en puissance. - Le ralentissement économique aux Etats-Unis n'épargne pas le groupe. - Dans le cadre de ses activités de production, le groupe peut subir les variations du prix de certaines matières premières.
- Les investisseurs s'intéresseront à l'activité des concurrents de Seb, à savoir Philips, Bosch, Matsushita, Electrolux ou encore Whirlpool suivant les domaines. A noter qu'il n'existe pas de groupe parfaitement comparable, étant donné la position unique de Seb sur le petit électroménager. - On sera attentif au développement de Seb en Chine grâce au rachat de Supor, numéro un chinois. -Le plan de restructuration lancé en 2006 doit s'achever en 2008.