(AOF) - Dans ses perspectives hebdomadaires, Natixis revient sur la situation des marchés européens et américains. Le broker estime qu'en "zone euro, l'environnement conjoncturel est moins dégradé (qu'outre-Atlantique, ndlr), mais le haut du cycle n'en n'a pas moins été dépassé, comme l'a notamment rappelé cette semaine l'indice ZEW, au plus bas depuis 1993". Ajoutant à cela une rumeur de baisse des taux de la BCE au second semestre, alimentée par les déclarations du gouverneur Yves Mersch à propos des "risques à la baisse pesant sur l'activité" et des "résultats catastrophiques" des banques américaines au quatrième trimestre, le bureau d'études estime que l'environnement économique actuel est a priori on ne peut plus favorable à un repli vers les valeurs refuges et défavorable aux actifs risqués. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que les obligations souveraines - en particulier celles de maturités courtes - affichent des rendements extraordinairement bas, tandis que l'ITRAXX cross-over 5 ans atteint tous les jours un nouveau plus haut (446 vendredi) et que les actions baissent de quasiment 10 % depuis le début de l'année". En conséquence, Natixis préconise de rester sur la défensive "à très court terme", mais, "au moindre signe de stabilisation des situations économiques, il faudra se positionner sur les actifs risqués les plus liquides, notamment les actions des grands pays de l'OCDE, qui jouissent encore et toujours d'une valorisation attractive". Enfin, pour éclaircir le tableau, le bureau d'études rappelle qu'il " reste des gisements de croissance très importants dans les pays émergents, dont la demande intérieure se renforce régulièrement, et dont profiteront les pays jouissant d'une spécialisation optimale (Allemagne) ou d'un change compétitif (Etats-Unis) ; le prix du pétrole semble s'assagir. Bref, la sinistrose ambiante, qui aura eu pour résultat de solder les actifs risqués, n'a pas vocation à durer éternellement".