SCOR n'est pas exposé à la crise des réhausseurs de crédit

21/01/2008 - 08:29 - Option Finance

(AOF) - Scor a annoncé qu'il n'est pas exposé à la crise des "monoliners" (réhausseurs de crédit). Le réassureur a précisé que sur un portefeuille d'investissement total de 19 milliards d'Euros, il ne détient que 83 millions d'Euros de titres dont la notation est rehaussée par des "monoliners", dont la moitié sont des obligations émises par des collectivités locales "Même dans le cas d'un défaut total de la part des différents garants financiers, ces titres devraient conserver, selon Scor, leur niveau de notation "investment grade " ", a expliqué Scor. Scor a indiqué avoir conduit une analyse approfondie de son exposition globale aux institutions financières américaines spécialisées dans le rehaussement de crédit, que l'on désigne par " monoliners ". Cette analyse a consisté à étudier tous les postes figurant au passif de Scor, tels que les risques d'assurance classiques liés au marché du crédit, ainsi que tous les passifs liés aux contrats couvrant la responsabilité civile des mandataires sociaux ("D&O") des institutions financières. L'analyse de l'exposition du groupe a également porté sur les éléments d'actifs du Groupe Scor au titre de ses placements. " Cet examen approfondi conduit à la conclusion selon laquelle la crise des " monoliners " américains ne devrait pas avoir d'impact sur la solidité financière de Scor ", a conclu le groupe. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Scor est le premier réassureur français. Ses 1038 collaborateurs, répartis dans 25 implantations mondiales, sont au service de plus de 2000 clients dans 134 pays. La réassurance dans son principe ne diffère pas de l'assurance. Mais au lieu de couvrir directement des risques humains ou matériels, elle assure les compagnies d'assurances. Scor exerce son métier dans quatre branches : la réassurance dommages, la réassurance de personnes, les grands risques entreprises et le crédit-caution. Scor a l'ambition d'être un réassureur de taille moyenne, à vocation mondiale, poursuivant une politique de souscription centrée sur la profitabilité et pratiquant de manière sélective toutes les branches de réassurance. Le groupe a fait l'acquisition en juillet 2006 de l'allemand Revios pour un total de 675 millions d'euros (dette comprise). Sa position s'en trouve renforcée aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, les deux principaux marchés au monde. L'année 2007 a été marquée par la réussite de l'OPA du réassureur sur le Suisse Converium, finalisée à l'automne avec l'annulation des actions de ce qui constitue maintenant la filiale Scor Holding du groupe. Le groupe a également pris le contrôle de son homologue ReMark, afin de développer ses activités en partenariat avec une entreprise spécialisée notamment dans la vente directe d'assurance individuelle accidents.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- L'acquisition de Revios, renforçant ainsi son activité au profit de la réassurance vie et santé, et lancement d'une augmentation de capital de 377 millions d'euros, ce qui a de fortes chances d'être profitable aux résultats et à la valeur d'inventaire, reflète de meilleures perspectives que prévu pour 2007. - SCOR profite de la diversité de ses activités : la réassurance-dommages représente 57 % des primes brutes et la réassurance-vie 43 %. - Le résultat de 299 millions d'euros pour les neuf premiers mois de 2007 est en hausse de 93% par rapport aux neuf premiers mois de 2006. Les chiffres témoignent de la capacité bénéficiaire du groupe ainsi que de la réussite de l'intégration des entreprises acquises. - Les valorisations du secteur sont attractives à moyen-terme, soit à plus de douze mois. - Le groupe fait partie de ceux qui possèdent une réelle transparence et une grande exposition à la croissance structurelle.

Les points faibles de la valeur

- Le potentiel d'appréciation semble limité à 3%. - Les prévisions de résultats sont difficiles à formuler en réassurance, un métier qui traite des grands risques. - Il demeure des interrogations sur l'évolution des prix de la réassurance sur l'année. - Avec 2,5 milliards d'euros de primes émises, Scor est très loin derrière le leader mondial SwissRe et ses 35 milliards de dollars de primes, dans un métier où la taille compte.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Les primes versées aux compagnies d'assurance et aux réassureurs sont placées sur les marchés financiers. D'où une grande sensibilité de ces entreprises à l'évolution des Bourses. - Par ailleurs, les catastrophes climatiques (type tempête), industrielles (type usine AZF de Toulouse), les actes terroristes, ou tout événement de nature à impliquer pécuniairement les compagnies d'assurance, sont susceptibles de peser sur le titre. - Le rachat des activités de réassurance de General Electric par Swiss Re en 2005 a mis en évidence les bouleversements fondamentaux qui frappent le secteur et mis en lumière l'attrait spéculatif de Scor. On parle beaucoup d'un éventuel rapprochement de Scor et d'Axa Ré, la branche de réassurance d'Axa.