Il n'y a pas que la bourse qui va mal en Europe. Le marché de l'immobilier commercial en Grande-Bretagne envoie des signaux plus que préoccupants et certains établissements financiers sont contraints de bloquer ou limiter les retraits. Un mauvais tour pour les épargnants qui, alléchés par les performances mirobolantes de la pierre, ont pris le train un peu tard...
Le vénérable établissement Edimbourgeois Scottish Widows (aujourd'hui filiale de Lloyds TSB) vient à son tour de bloquer les retraits sur certains de ses fonds de placement immobiliers, dans un contexte de nette dégradation du marché de l'immobilier commercial outre-Manche. Techniquement, un délai de 180 jours est aux retraits sur le Life Property Fund et sur le Pension Property Fund, lesquels ont vu leur niveau de liquidités drastiquement réduit en raison de récents dégagements de la part des épargnants. Ce délai devrait permettre, espère Scottish Widows, de vendre à de meilleures conditions les actifs nécessaires pour assurer la liquidité des fonds. 200.000 épargnants seraient concernés...
Vendredi dernier, un faisceau d'éléments (profit warning de New Star Asset Management, renoncement par le groupe de services énergétiques National Grid à son programme de cession immobilière, retrait d'un investisseur du projet de gratte-ciel Shard London Bridge) a soudainement mis en exergue la rapide dégradation du marché de l'immobilier d'entreprise en Grande-Bretagne, qui risque de connaître un atterrissage brutal en raison d'un cocktail toxique : tarissement du crédit + incertitude économique. Plusieurs acteurs de la filière elle-même, à l'exemple de Standard Life, ont reconnu qu'une correction agressive des prix de l'immobilier commercial était une probabilité.
Dans la foulée, certains promoteurs de property funds comme Friends Provident et Scottish Equitable ont pris de mesure visant à limiter les retraits sur leurs fonds.
Après Scottish Widows ce lundi, on redoute dans la presse britannique que le géant Norwich Union prenne des mesures similaires...
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