Journée noire pour le CAC 40, au plus bas depuis l'été 2006

21/01/2008 - 17:56 - Option Finance

(AOF) - Krach, le mot a été lâché aujourd'hui devant la violence du recul enregistré par les places boursières asiatiques et européennes. Wall Street était, elle, fermée en raison de la journée d'hommage à Martin Luther King. L'indice CAC 40 a finalement chuté de 6,83% à 4744,45 points, alourdissant ses pertes depuis le 1er janvier à 15,49%. Par rapport à son point haut sur un an, touché en juin 2007 à 6168,15 points, l'indice phare de la place parisienne a perdu 23% et évolue désormais sur ses niveaux de l'été 2006. La bourrasque boursière est venue d'Asie, Tokyo décrochant de 3,86% et Shanghai de 5%. Les grandes lignes du plan de relance dévoilées vendredi par le président américain George Bush n'ont pas satisfait les investisseurs. Ces mesures représentent un montant de 145 milliards de dollars, soit environ 1% du PIB américain. Les principes de ce programme font débat car George Bush a décidé d'utiliser l'arme de la baisse des impôts. Problème, les plus pauvres, pourtant les plus susceptibles de dépenser sans délai l'argent redistribué, ne sont pas concernés. Trop peu, trop tard pour empêcher l'économie américaine de basculer dans la récession, tel est le sentiment dominant. Une récession qui pèserait sur la croissance du reste du monde. Face à cette perspective, le cours du baril de Brent a reculé sous les 88 dollars le baril. D'autres facteurs, principalement en provenance du secteur financier, ont contribué à nourrir le climat délétère constaté sur les marchés actions. Si jusqu'à présent, la crise du "subprime" a surtout touché les mastodontes de la finance aux Etats-Unis, Citigroup et Merrill Lynch étant les derniers exemples en date, l'Asie ne serait pas non plus épargnée. Ainsi, selon la presse de Hong-Kong, Bank of China, la deuxième banque chinoise pourrait annoncer un repli de ses bénéfices annuels en raison d'importantes dépréciations. S'ajoute également la dégradation, vendredi soir après la clôture américaine, de la note du réhausseur de crédit américain Ambac par Fitch. Sa notation a reculé de deux crans de "AAA" à "AA". Ces "monoliners" ont permis aux sociétés et aux collectivités locales d'obtenir de meilleurs taux d'intérêt pour des emprunts qui représentent 2400 milliards de dollars. Les professionnels craignent une dégradation d'une partie de ces titres, ce qui contraindrait les institutions financières à enregistrer de nouvelles dépréciations.