Les marchés actions européens ne savent trop sur quel pied danser après que la Réserve Fédérale américaine eut opté pour une baisse des taux surprise, par son timing, et massive, par son ampleur. Le CAC s'est d'abord envolé avant de redescendre dans le rouge, puis de reprendre une hausse modérée. Les indicateurs avancés américains sont toujours positionnés dans le rouge, assez nettement, mais ont tendance à gommer au fur et à mesure leurs pertes.
C'est la première fois sur les 20 dernières années que la Fed opère une baisse d'une ampleur aussi importante de trois-quarts de points. En 2001 après les attentats opérés à New York le 11 septembre, la Fed avait réagi le 17 septembre par une baisse d'un demi-point. Elle avait déjà auparavant par deux fois au cours de cette année opéré de telles baisses, après l'éclatement de la bulle internet.
Les spécialistes analysent désormais les raisons qui ont poussé la banque centrale américaine à réagir ainsi. Même si les marchés attendaient une baisse des taux conséquente, ils s'interrogent sur l'état de l'économie américaine et sur sa capacité à éviter la récession, d'autant que la teneur du communiqué du Comité de politique monétaire n'a rien de rassurant. "Le Comité a pris cette décision du fait de l'affaiblissement de la perspective économique et des risques accrus pesant sur la croissance. Alors que les contraintes sur le marché à court terme du financement se sont un peu réduites, les conditions générales sur les marchés financiers ont continué à se détériorer et le crédit s'est encore contracté pour les entreprises et pour les ménages. De surcroît, les informations disponibles suggèrent un accroissement de la contraction du marché immobilier ainsi qu'un essoufflement du marché du travail", explique la Fed. "Un risque baissier conséquent demeure pour la croissance. Le Comité continuera à prendre en compte les effets de la finance et les autres développements sur les perspectives économiques et réagira en conséquence en temps et en heure pour répondre à ces risques", poursuit la Fed qui a d'autre part abaissé de trois-quarts de point le taux d'escompte à 4%.
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