(AOF) - Les marchés actions européens évoluent désormais en territoire positif, le CAC 40 ayant fortement réduit ses pertes après avoir chuté de plus de 5% à l'ouverture. Les investisseurs semblent avoir été soulagés par l'annonce d'une baisse du principal taux directeur de la Fed de 0,75% à 3,50%. Dans son communiqué, la banque centrale américaine a motivé sa décision par l'affaiblissement des perspectives économiques et la hausse des risques pesant sur la croissance. Analyse de la situation avec Romain Boscher, directeur des Gestions Actions chez Groupama AM.
: Cette situation est conforme à nos prévisions et à nos anticipations. Dans notre scénario pour 2008, nous expliquons que globalement l'évolution des marchés sera corrélée à celle des résultats des sociétés cotées, plus qu'aux taux d'intérêts. La plupart des entreprises ayant révisé leurs résultats en baisse, cela a entraîné un recul des cours de bourse. Le profil boursier de 2008 est en V, car la baisse sera surtout concentrée au premier semestre. Cette baisse des résultats a eu un effet de contamination sur le niveau des liquidités. Les investisseurs vendent ainsi majoritairement ce qui reste liquide, à savoir les grandes capitalisations européennes.
: Ce recul a démarré suite à un triple choc : l'envolée des matières premières et pétrolières, la hausse des taux d'intérêts et le choc monétaire dû à l'envolée de l'euro face au dollar. L'ensemble de ces éléments ont entraîné une révision en baisse des profits des entreprises. La question est de savoir à quelle vitesse est-ce que les profits attendus vont être révisés en baisse et quand est-ce que cet afflux de nouvelles sera résorbé. Cela peut aller relativement vite.
: C'est un ballon d'oxygène qui fait plaisir au marché à court terme. Il s'agit d'une intervention louable mais qui ne modifie pas en profondeur la situation macro et microéconomique. Ce n'est pas l'abaissement des taux qui va modifier l'excès d'offres de maisons aux Etats-Unis. Cela permet d'atténuer la douleur mais pas de soigner le malade.
: Au sens académique ce n'est pas le cas, mais pour nous le débat n'est plus là. Nous ne pensons pas que le premier trimestre sera négatif aux Etats-Unis, mais l'économie américaine domestique est en récession.