Pourquoi le package fiscal de G.W Bush a déçu les marchés ?

22/01/2008 - 16:02 - Option Finance

(AOF) - Selon nombre d'analystes et d'observateurs, la baisse enregistrée hier par les indices européens et asiatiques s'explique par la déception causée par l'annonce du paquet fiscal de la part du Président américain. Les raisons profondes de ce manque d'engouement n'ont pourtant pas été creusées. Natixis revient aujourd'hui, dans une note, sur les différents aspects de ce package fiscal et ses conséquences possibles sur l'économie américaine. De l'avis des économistes de Natixis, le plan fiscal présenté vendredi dernier a surpris par son ampleur, G.W Bush annonçant un plan de 1% du PIB soit environ 140 milliards de dollars alors que les discussions portaient sur des montants se situant entre 50 à 75 milliards de dollars. Dans ce plan, "Bush préconise un package favorisant tant l'investissement des entreprises que la consommation des ménages. Par ailleurs, et ce n'est guère surprenant, Bush préfère plutôt une baisse des impôts qu'une hausse des dépenses", notent ces économistes. Pourquoi de telles mesures n'ont pas convaincu les marchés ? D'une part, note Natixis, "l'incertitude sur le timing reste grande même si le Président a appelé de ses voeux une mise en place rapide". Si le Congrès devrait être sensible aux risques pesant sur la croissance, il n'est pas sûr que l'assemblée, "à dominante démocrate, accepte de voter en faveur de mesures pour les entreprises alors que la consommation des ménages constitue le risque le plus important". Or pour être vraiment efficace, le package fiscal devrait être "mis en place très rapidement, ce qui semble peu probable étant donné les délais pour son vote au Congrès, et devrait concerner les ménages les plus démunis ". Par ailleurs, "il est généralement admis qu'une hausse des dépenses publiques a plus d'effet qu'une baisse des impôts", note Natixis. Et Natixis d'affirmer : "L'impact sur la croissance est donc difficile à évaluer. Pour autant, étant donné l'ampleur du package fiscal, il est probable qu'il soit assez important (0,7 pt de PIB semble assez raisonnable). Nous ne modifions toutefois pas notre prévision de croissance pour le moment (1,7% en moyenne pour 2008 ; 1,1% en glissement fin d'année). Nous attendons de voir quelles seront précisément les mesures proposées et quand elles auront lieu. En revanche, le package fiscal, s'il était mis en place rapidement, réduirait sensiblement les risques baissiers portant sur notre scénario et devrait permettre d'éviter une récession."