Outre une réaction pour le moins mitigée sur les marchés boursiers, la baisse aussi surprenante que massive des taux directeurs de la "Federal Reserve", la banque centrale américaine, provoque de nombreuses interrogations auprès des observateurs spécialités. Certains brandissent à nouveau la caricature d'Helicopter Ben, l'homme qui se porte au secours des investisseurs par trop téméraires en arrosant le champ de bataille de billets verts, au mépris des risques d'inflation.
Le timing de l'opération apparaît il est vrai psychologiquement malvenu au lendemain d'une forte baisse des marchés mondiaux, chute que Wall Street fermé hier était logiquement appelé à retracer aujourd'hui : nombreux en déduisent que la Fed a définitivement choisi entre le soutien des marchés financiers et la poursuite d'objectifs intéressant l'économie au sens le plus large, sa mission en dernier ressort.
Par ailleurs, la tonalité du communiqué par lequel la Fed a annoncé cette baisse de taux recèle des éléments inquiétants : "De surcroît, les informations disponibles suggèrent un accroissement de la contraction du marché immobilier ainsi qu'un essoufflement du marché du travail", note le comité de politique monétaire. Le texte original parle d' "incoming information", c'est-à-dire grammaticalement de données qui sont actuellement en train de parvenir aux banquiers centraux. Un peu comme si la Fed avait connaissance d'indicateurs récents pas beaux à voir... Les dernières informations dont dispose la Fed témoignent-elles d'une situation de l'économie encore pire que prévu ? En tout état de cause la banque centrale juge qu' "un risque baissier conséquent demeure pour la croissance".
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