SOCIETE GENERALE : démission du patron du pôle actions

24/01/2008 - 16:55 - Option Finance

(AOF) - La fraude "exceptionnelle", si ce n'est colossale, annoncée par Société Générale a provoqué une vague de démission et de licenciement au sein de la deuxième banque française par la capitalisation. Le patron du pôle actions, Luc François, y a laissé son poste. Il est le plus haut placé des quatre employés de Société Générale qui, en plus du trader responsable de la fraude, ont ou vont quitter la banque. Dans la matinée, on a également appris que Daniel Bouton, le PDG du groupe, avait présenté sa démission au conseil d'administration, qui l'a refusée, lui réitérant sa confiance. Jean-Pierre Mustie, le patron de la banque de financement et d'investissement de Société Générale a lui aussi proposé à Daniel Bouton de démissionner, mais ce dernier lui a demandé de conserver sa place. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

La Société Générale est l'un des premiers groupes financiers de la zone euro. L'activité du groupe s'articule autour de trois grands métiers principaux : la banque de détail pour une clientèle de particuliers et d'entreprises (55 % du produit net bancaire), la banque de financement et d'investissement (30 %), enfin la gestion d'actifs et la banque privée (14 %). Dans la banque de financement et d'investissement, la Société Générale se classe parmi les leaders européens et mondiaux, en marchés de capitaux en euro, produits dérivés et financements structurés. La banque a rejoint le consortium Project Turquoise, un système transactionnel alternatif qui regroupe neuf banques d'investissement. La Société Générale a achevé, à la mi-septembre 2006, la réorganisation de sa banque de financement et d'investissement SGCIB dans le cadre du projet "Step Up" 2010.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Points forts de la valeur

- Le modèle de développement du groupe inspire confiance, malgré la chute de 40% de la valeur du titre fin 2007, par rapport à ses plus hauts de l'année. - A chaque crise, Société Générale est à même de gérer des situations délicates et réagit rapidement pour réduire les risques et rétablir sa rentabilité. - La Société Générale dispose d'une structure financière solide. Elle est de plus réputée pour sa capacité à dégager des flux de trésorerie importants. - SG est le leader mondial des dérivés actions avec une part de marché de l'ordre de 15 %. - Le groupe bancaire est présent dans des pays à fort potentiel, notamment en Europe de l'Est et continue à s'y développer. - La politique de dividende du groupe est appréciée. - Le titre est opéable.

Points faibles de la valeur

- La Société Générale a échoué plusieurs fois dans ses tentatives de rapprochement avec une autre grande banque, française ou européenne. - Certains analystes jugent que le profil de revenus du groupe est plus heurté et plus volatil que celui de ses concurrents. Il est de plus très dépendant de la croissance des profits issus des activités d'investissement et de financement ainsi que de celle du marché français, en raison de l'exposition forte du groupe à la banque de détail en France. - Société Générale tire la majeur partie de ses bénéfices de la banque d'investissement et des réseaux France. Le groupe doit encore accroître sa présence à l'étranger. - Certains portefeuilles à risques de CIB, la banque d'investissement de Société Générale, pourraient être plus surveillés.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Les activités de dérivés actions et produits structurés sont dépendantes de l'évolution des marchés financiers. - Par ailleurs, en tant que valeur financière, le groupe est sensible à l'évolution des taux d'intérêts. - Enfin l'évolution de la consommation, de l'épargne et du crédit des ménages a également un impact fort sur la Société Générale, dont plus de la moitié des résultats provient de la banque de détail. - La Société Générale est également l'objet de rumeurs régulières sur un éventuel rapprochement avec d'autres banques, françaises ou internationales, même si sa direction estime être en mesure de faire " cavalier seul ". Dans un contexte de concentration, la banque française peut aussi bien être proie que prédateur. - En raison de la crise actuelle du crédit, le titre est plus sensible aux variations des grandes valeurs financières.