La direction de la Société Générale paraît de plus en plus fragilisée au fur et à mesure des nouvelles révélations sur l'affaire de la perte de trading de 4,9 MdsE. Hier, Nicolas Sarkozy lui-même est entré dans le débat, en estimant que les dirigeants de la banque, notamment son PDG Daniel Bouton, ne pourraient "s'exonérer de (leurs) responsabilités" dans cette affaire.
Daniel Bouton avait présenté sa démission la semaine dernière après la révélation de la perte, mais le Conseil d'administration de la banque l'avait alors refusée... Le Conseil, qui se réunira à nouveau ce mercredi, aura à trancher la question, alors que la réputation de la banque et son cours de Bourse continuent de plonger...
Quant au trader à l'origine de l'ouragan, Jérôme Kerviel, il a été mis en examen hier, notamment pour "abus de confiance", mais a été laissé en liberté pour l'instant... Les juges d'instruction Renaud van Ruymbeke et Françoise Desset ont été saisis de l'enquête. A l'issue de la garde à vue, le Procureur de la République a révélé que les agissements du courtier avait déjà attiré, dès novembre dernier, l'attention d'Eurex. Le marché à terme germano-suisse s'était inquiété des prises de positions spéculatives massives de la Société Générale, mais aucune mesure n'avait alors été prise au sein de la banque française.
De plus, Jérôme Kerviel aurait déjà effectué de premières opérations dissimulées dès 2005, d'une ampleur moindre que celles qui l'ont fait chuter. Pendant son interrogatoire, il a aussi indiqué que d'autres traders de la banque "ont agi à un moindre niveau à l'instar de ce qu'il a accompli", a indiqué hier le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, lors d'une conférence de presse.
Kerviel a "admis avoir accompli certains actes et faits pour dissimuler" ses manoeuvres sur le marché. Mais ces opérations n'ont pas été faites à son "profit direct et personnel" : Jérôme Kerviel "espérait apparaître comme un trader d'exception et obtenir des primes de rendement supérieures", pouvant atteindre "300.000 Euros pour 2007", a ajouté le procureur.
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