Pas question de laisser la Société Générale aux mains d'un repreneur étranger ! Le Premier ministre François Fillon a clairement défendu cette position, hier, devant l'Assemblée nationale. Le gouvernement "entend que la Société Générale reste une grande banque française", a-t-il répondu à la question d'un député au sujet des nombreuses rumeurs d'OPA.
Il a aussi appelé à ce que la Socgen "réussisse son augmentation de capital" de 5,5 MdsE, et "que toute la lumière soit faite sur les dysfonctionnements" qui ont conduit à la perte de 4,9 MdsE par le trader Jérôme Kerviel.
Hier en Bourse, la spéculation s'est emparée du dossier Société Générale, dont le titre s'est envolé de plus de 10%, le marché tablant sur un rachat par BNP Paribas, peut-être associé au Crédit Agricole. Le scénario d'un démantèlement (la banque de détail à BNP Paribas et la banque d'affaires à la banque verte) semble en tous les cas séduire les opérateurs, convaincus qu'une vente par appartements dégagerait plus de valeur qu'une cession en bloc...
La stratégie "d'autonomie à tout prix" menée par le PDG Daniel Bouton et son équipe depuis 10 ans, semble donc de plus en plus compromise par le scandale Kerviel, sans oublier les 2 MdsE de pertes liées à la crise des "subprimes"...
Le Conseil d'administration de la banque de la Défense, réuni ce matin, devra une nouvelle fois décider du sort de la direction, après avoir refusé il y a une semaine, la démission de Daniel Bouton... Même si le PDG sauvait à nouveau sa tête, le temps d'y voir plus clair, personne ne doute que la crise actuelle débouchera sur une transformation en profondeur de la Société Générale, et sans doute de l'ensemble du paysage bancaire français.
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