BNP Paribas : opportunisme de mise dans le dossier Société Générale

31/01/2008 - 13:23 - Boursier.com

La banque regarde sa rivale, comme le monde entier...

BNP Paribas recule de plus de 3% sur le marché parisien à la mi-journée, après avoir confirmé regarder le dossier Société Générale. Tout le monde s'en doutait bien, mais le voir confirmer par la banque de Baudoin Prot a eu des conséquences sur le marché. Le titre Société Générale, après avoir gagné plus de 3%, s'est assagi en progression de 1,5%. La justification de la BNP Paribas est simple : tout le monde regarde le dossier SG en Europe, il est donc bien naturel que son meilleur ennemi s'y intéresse également. La banque de Baudoin Prot est dans une bonne dynamique en ce début d'année, malgré les soubresauts de son cours de bourse : peu de banques à travers le monde peuvent se targuer d'avoir gagné 7,8 Milliards d'Euros lors de "l'annus horibilis" 2007 de la finance mondiale. Elle a en outre le mérite d'être française, ce qui semble de nature à simplifier les choses du côté de Bercy et de l'Elysée. Les deux établissements apparaissent de surcroît relativement complémentaire dans la banque de détail en France et à l'international. Le seul point noir résiderait dans la banque d'investissement, où les deux banques disposent de solides positions et souffriraient de doublons importants, mais des scénarii alternatifs ont d'ores et déjà été envisagés par les analystes, à commencer par celui faisant du Crédit Agricole un bon prédateur pour la reprise de ce pôle de la SG, dans le cadre d'un dépeçage en règle. Le "serpent de mer" du rapprochement entre la BNP Paribas et la Société Générale est une vieille rengaine sur les marchés, qui resurgit à intervalle plus ou moins régulier. Jamais, cependant, depuis près de 10 ans, la première n'avait bénéficié d'une telle supériorité dictée par les événements sur sa rivale. Rappelons qu'en 1999, la BNP avait contré l'offre publique d'échange de la Société Générale sur Paribas en lançant à son tour un raid hostile sur les deux établissements. Une stratégie payante puisque c'est la banque alors dirigée par Michel Pébereau qui avait récupéré Paribas. L'opération avait d'ailleurs failli tourner au vinaigre pour l'indépendance de la Société Générale puisque la BNP avait quasiment mis la main sur sa rivale, avant que le Comité des Etablissements de Crédit et des Entreprises d'Investissement (CECEI), présidé par un certain Jean-Claude Trichet, ne mette son veto à l'opération, sur le fondement de son caractère hostile. Depuis, les rumeurs d'un rapprochement ont souvent circulé, malgré l'hostilité polie qui reste toujours de mise entre les dirigeants des deux banques qui n'ont pas oublié l'épisode de 1999.



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