BNP PARIBAS "réfléchit" à un rachat de la SOCGEN

31/01/2008 - 17:04 - Option Finance

(AOF) - Neuf ans après avoir tenté de racheter sa consoeur, BNP Paribas envisage officiellement de repartir à l'assaut. Elle déclare aujourd'hui avoir "entamé une réflexion sur l'opportunité de lancer une offre" sur la Société Générale, confirmant ainsi les rumeurs qui couraient depuis quelques jours sur les marchés. A cette annonce, le titre de Société Générale a fait un bond à la Bourse de Paris, prenant la tête des hausses du CAC 40. Outre l'opportunité d'un rachat, BNP Paribas doit aussi opter pour une stratégie : se lancer seule ou pas ? Si pour les analystes, la prise de contrôle de la banque de détail de la Société Générale fait sens, car elle générerait des synergies conséquentes, celle de la banque de financement et d'investissement ne serait pas nécessairement créatrice de valeur, ce qui alimente les spéculations sur une offre conjointe entre BNP Paribas et un autre établissement. Pour l'heure, la première banque française se refuse à tout commentaire. "On réfléchit (à une offre) simplement parce que toute l'Europe bancaire y réfléchit", a même insisté un porte-parole de BNP Paribas. Credit Suisse se serait en effet penché sur le prix d'un éventuel rachat, l'estimant entre 85 et 111 euros par action. Mais dans une note, la banque helvétique c'est toutefois montrée sceptique et a maintenu son objectif de cours à 95 euros. Un temps pressentie, l'italienne UniCredit a réfuté à plusieurs reprise cette semaine avoir des vues sur la française, se déclarant "totalement concentrée sur l'intégration de Capitalia et sur sa croissance organique". Un manque d'intérêt qui doit convenir à Daniel Bouton, le PDG de la Société Générale, confirmé dans ses fonctions hier et qui a réitéré la volonté d'indépendance de son groupe. Sur ce point, il peut compter sur le soutien du gouvernement qui ne compte pas laisser la Société Générale "à la merci de n'importe quel prédateur", selon les termes d'Henri Guaino, le conseiller spécial de l'Elysée, qui n'a cependant pas précisé si BNP Paribas entrait dans sa conception d'un "prédateur". Côté européen, ce patriotisme économique assumé irrite. Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroup, a ainsi invité la banque à ne pas rejeter "un beau projet économique", sous prétexte qu'il provient d'un groupe étranger.