RYANAIR chute sur des prévisions inquiétantes

04/02/2008 - 10:45 - Option Finance

(AOF) - Ryanair décroche de 13,64% à 3,11 euros à Dublin, pénalisé par des prévisions très prudentes. Ce matin, à l'occasion de la présentation de ses résultats du troisième trimestre 2007-2008, la compagnie low cost a annoncé qu'elle redoutait jusqu'à 50% de baisse son bénéfice 2008-2009. Les facteurs qui pourraient valider ce scénario pessimiste sont le haut niveau des prix du brut et la crainte d'une récession en Grande-Bretagne et dans d'autres pays européens. Ryanair a réalisé au troisième trimestre de son exercice 2007-2008 un bénéfice net de 35 millions d'euros, en baisse de 27%. Les analystes interrogés par l'agence Reuters tablaient en moyenne sur 41,8 millions d'euros. Le trafic a progressé de 21% sur la période, mais le revenu par voyageur a baissé de 4%. "Ce résultat net de 35 millions d'euros est une performance honorable compte tenu des conditions de marché très difficiles", a jugé la compagnie. Ce bénéfice exclut un gain exceptionnel de 12,1 millions d'euros lié à vente de cinq Boeing 737-800. Le chiffre d'affaires a augmenté de 16% à 569 millions d'euros. Pour l'année complète, Ryanair continue de prévoir un profit net en hausse de 17,5% à 470 millions d'euros. En revanche, la compagnie européenne à bas coût n'a guère l'espoir de réitérer ces performances durant le prochain exercice. Selon elle, il y a "une chance significative" que son bénéfice recule en 2008-2009. "Le secteur européen des compagnies aériennes est actuellement confronté à l'une de ses baisses cycliques, dans un contexte possiblement encore plus défavorable : hausse des prix du pétrole, ralentissement de la demande, baisse de la livre et hausse des coûts", a expliqué Ryanair. Fort de cette analyse, le groupe a bâti deux scénarios divergents. Dans le scénario optimiste, le profit pourrait progresser de 6% à 500 millions d'euros en 2008-2008, porté par la stabilité du prix du billet et le recul du prix du brut aux alentours des 75 dollars, contre 89 dollars actuellement. A contrario, un baril à 85 dollars, une baisse du moral des ménages et la faiblesse de la livre risquent d'entraîner jusqu'à 50% de chute du bénéfice, à 235 millions d'euros. (P-J.L)