La contraction de l'activité dans les services aux USA fait plonger le CAC

05/02/2008 - 18:00 - Option Finance

(AOF) - Les Etats-Unis semblent se diriger inéluctablement vers une récession. Les mauvais chiffres de l'emploi de vendredi dernier ont été suivis aujourd'hui par l'annonce d'une contraction de l'activité dans le secteur des services, qui représente 80% de l'économie américaine. Cette publication a fait rechuter les places boursières, l'indice CAC 40 a clôturé en repli de 3,96% à 4776,86 points. L'indice des directeurs d'achats dans ce secteur pour janvier a chuté à 41,9, bien en dessous de son score de décembre, 54,4, mais également de la barre symbolique des 50, qui sépare contraction et expansion de l'activité. Le secteur des services ne s'était pas contracté depuis août 2003, à l'époque, l'indice était ressorti à 46,3. Pour trouver une situation aussi mauvaise, il faut remonter à octobre 2001. Plus grave, cet indicateur évolue sur des niveaux qui signalent une contraction de l'économie américaine dans son ensemble. "Faiblesse économique généralisée, moins de demandes en provenance des consommateurs, concurrence plus rude", tels sont les commentaires des directeurs d'achat interrogés lors de cette enquête. Ralentissement de la consommation des ménages, destructions d'emplois. tout indique que la crise du "subprime" s'est diffusée à l'ensemble de la première économie de la planète. L'Europe est aspirée par la dégradation de la situation économique aux Etats-Unis. L'activité dans le secteur des services dans la zone euro y a pratiquement calé en janvier. L'indice RBS/NTC mesurant son état de santé est passé de 53,1 en décembre à 50,6 le mois dernier, son plus bas niveau depuis juillet 2003. L'activité du secteur a bien continué de croître en France, mais à un rythme plus lent. En revanche, elle s'est contractée dans trois grands pays de la zone, dont le plus important : Allemagne. Une mauvaise nouvelle n'arrivant jamais seule, les ventes au détail dans l'Euroland ont enregistré une baisse surprise en décembre. Face à la dégradation des perspectives économiques, la pression monte sur la Banque centrale européenne pour qu'elle baisse ses taux. Elle devrait une nouvelle fois opter pour le statu quo jeudi prochain, mais pourrait-elle justifier encore longtemps sa position attentiste ?