La bataille des titans a commencé dans l'industrie minière ! Hier soir, le premier groupe minier mondial BHP Billiton a lancé une offre améliorée sur son concurrent Rio Tinto, qui avait rejeté sa première offre en novembre.
BHP propose cette fois d'échanger 3,4 de ses actions contre 1 action Rio Tinto, contre une parité de 3 contre 1 précédemment. Le groupe propose aussi un vaste programme de rachat d'actions, de 30 Mds$, en cas de succès de l'opération.
Si elle aboutit, celle-ci serait la deuxième plus grosse OPA de tous les temps, derrière le rachat de Mannesmann par Vodafone (172,2M$), en 1999, en pleine bulle Internet... Ce matin en Australie, où sont cotés les deux groupes anglo-australiens, le cours de Bourse de BHP chutait de près de 8% en séance à 36,55 Dollars australiens, et celui de Rio Tinto avançait de 0,3% à 127,72$ autraliens, soit 2,7% au-dessus du prix proposé.
BHP a aussi annoncé hier soir une baisse de 2,4% de son bénéfice au 1er semestre à 6,017 Mds$, en raison d'une hausse de ses coûts. Réaliser d'importantes synergies de coûts est d'ailleurs le principal argument de BHP en faveur d'une fusion avec Rio Tinto.
Pour l'instant, ce dernier s'est contenté de prendre acte de la proposition de BHP, et de conseiller à ses actionnaires de suspendre leur jugement. Pour certains analystes, le relèvement de l'offre devrait permettre d'ouvrir des négociations entre les deux groupes.
D'autres en revanche, s'attendent à une bataille boursière, depuis l'irruption dans le capital de Rio Tinto, la semaine dernière, du chinois Chinalco et de l'américain Alcoa. 'The Times' publié ce matin souligne que les deux groupes, qui ont acquis ensemble 12% de Rio Tinto, ont payé leurs titres environ 60 £ pièce, alors que l'offre de BHP correspond à "seulement" 54,29 £ par action (et peut-être moins, si le cours de BHP continue de reculer).
Chinalco, premier client des deux groupes, serait prêt à tout pour empêcher l'union de ses deux fournisseurs, qui leur donnerait un pouvoir supplémentaire pour fixer leurs prix sur une grand nombre de matières premières, notamment le cuivre, l'acier, l'alumiminium et le charbon. Chinalco aurait ainsi demandé aux régulateurs australiens l'autorisation de porter sa participation à 19,9% dans Rio Tinto, et pourrait aller encore au-delà, écrit le 'Times' sans citer de sources.
Le groupe chinois a réagi ce matin en indiquant qu'il analyserait la situation "après les vacances du Nouvel An lunaire" chinois, qui commencent ce mercredi et s'achèvent le 12 février... De nouveaux rebondissementss sont donc très probables, dès la semaine prochaine.
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