Les institutions confrontées au ralentissement économique

07/02/2008 - 17:37 - Option Finance

(AOF) - Sans surprise, la Banque centrale européenne a annoncé qu'elle maintenait inchangé son principal taux directeur, le taux de refinancement à 4%. Plus que l'annonce elle-même, les investisseurs attendaient surtout les commentaires de son président, Jean-Claude Trichet, au sujet des perspectives économiques de la zone euro. En effet, malgré le ton musclé adopté par la BCE au sujet de l'inflation, les économistes s'attendent à un assouplissement de sa politique monétaire au printemps. Mais avant d'adopter une telle attitude et d'effectivement baisser ses taux, l'institution européenne va devoir reconnaître que les conditions économiques sont devenus moins favorables. Un premier pas aurait été accompli aujourd'hui : "Les risques pour la stabilité des prix sur le moyen terme sont orientés à la hausse, dans un contexte de croissance très vigoureuse de la masse monétaire et du crédit", a-t-elle déclaré pour justifier sa décision. Conformément à la mission de l'organisme qu'il préside, Jean-Claude Trichet a mis en avant les risques inflationnistes de l'économie, mais une inflexion a pu être discernée dans ses propos au sujet des incertitudes entourant la croissance économique : il les a qualifié d'"inhabituellement élevées". Dans le mouvement généralisé de réduction des taux d'intérêt, la BCE se trouve de plus en plus isolée. Après les gestes spectaculaires de la Fed, qui a ramené son principal taux directeur de 4,25% à 3% en une semaine, la Banque d'Angleterre a abaissé le sien jeudi de 25 points de base à 5,25%. La "Vieille Dame de Threadneedle Street" a motivé sa décision par le ralentissement attendu de la croissance dans un contexte d'affaiblissement des marchés financiers et de réduction de l'offre de crédit aux entreprises et aux ménages. En France, l'heure est la "mobilisation générale pour l'exportation", selon les mots d'Hervé Novelli, secrétaire d'Etat en charge du commerce extérieur. En 2007, le déficit du commerce extérieur a atteint le niveau record de 39,2 milliards d'euros, devançant largement le précédent de 28,2 milliards d'euros, qui datait de. 2006. Afin de restaurer la compétitivité de la France, Hervé Novelli a annoncé 10 mesures immédiates centrées particulièrement sur les PME. Ce plan comprend notamment le renforcement des soutiens des PME pour les salons et missions d'entreprises, ainsi que la mise à l'étude d'une évolution des dispositifs