L'espoir aura tourné court... Gaz de France a finalement été écarté du projet de gazoduc Nabucco, la Turquie s'étant opposée à son entrée dans le consortium. C'est un autre grand énergéticien européen, l'allemand RWE, qui a été choisi pour être le 6ème partenaire du projet, emmené par l'autrichien OMV, et les sociétés nationales Botas (Turquie), Bulgargaz (Bulgarie), MOL (Hongrie) et Transgaz (Roumanie).
Mardi, encore, le président roumain estimait pourtant que GDF jouerait un rôle dans le consortium, à l'occasion d'une visite officielle de Nicolas Sarkozy à Bucarest. Mais Ankara aura eu le dernier mot en mettant son veto à la candidature française, pour des raisons politiques (reconnaissance par Paris du génocide arménien).
Gaz de France a "pris acte" hier de cette décision, ajoutant que le groupe reprenait "sa liberté d'action" et qu'il "restait extrêmement intéressé à participer à différents projets dans la zone Europe", dont celui du gazoduc South Stream.
South Stream, mené par des capitaux russes, est en concurrence frontale avec Nabucco. Ce dernier vise en effet à réduire la dépendance de l'Europe vis-à-vis du gaz russe, en construisant un pipeline de 3.300 km de long pour transporter le gaz du Moyen-Orient et d'Asie centrale vers l'Europe, sans transiter par la Russie.
La menace de GDF pourrait donc être un moyen de faire pression sur les participants à Nabucco, en premier lieu la Turquie. La presse souligne ce matin que la Roumanie, la Hongrie et l'Autriche restent favorables à ce que le groupe gazier français revienne dans le projet, en tant que 7ème membre... D'âpres négociations sont donc sans doute encore à prévoir dans ce dossier.
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