LAFARGE : l'emprunt de 7,2 milliards d'euros serait sursouscrit

11/02/2008 - 16:36 - Option Finance

(AOF) - L'emprunt syndiqué de 7,2 milliards d'euros lancé par Lafarge pour financer le rachat d'Orascom Cement a été sursouscrit, a appris l'agence Reuters de sources bancaires proches de l'opération. Les offres auraient atteint 10 milliards d'euros durant la syndication coordonnée par BNP Paribas, Calyon et Morgan Stanley. Une trentaine de banques auraient participé à l'opération. En raison de la sursoucription, les établissements prêteurs verront leurs engagements réduits, a précisé Reuters. En décembre dernier, Lafarge a annoncé le rachat d'Orascom pour un montant total de 8,8 milliards d'euros. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

MOTS CLES DE L'ARTICLE

Emprunt obligataire

Contrat par lequel une personne morale (Etat, collectivité publique, entreprise publique ou privée) reçoit en prêt une certaine somme d'argent de la part des souscripteurs des titres obligataires qu'elle a émis. Ces titres donnent le droit aux titulaires d'être remboursés à une échéance dans des conditions fixées dans le contrat et de percevoir des intérêts rémunérateurs de leur prêt. En cas de faillite de l'entreprise, les porteurs d'obligations sont remboursés avant les actionnaires.

Syndication

On parle de syndication lorsqu'au cours d'une émission, plusieurs partenaires financiers s'associent, partageant le risque à hauteur de leur quote-part de participation. L'ensemble des établissements financiers est appelé le syndicat. Au sein du syndicat, les rôles sont répartis en fonction de l'importance des membres.

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Leader mondial des matériaux de construction, Lafarge occupe des positions de premier plan dans chacune de ses trois branches : ciment, granulats et béton, plâtre. Il est ainsi le numéro un mondial dans le ciment (principale activité du groupe, avec près de la moitié du chiffre d'affaires total), numéro deux mondial dans les granulats et béton et enfin numéro trois mondial dans le plâtre. En mars 2007, le groupe a annoncé la finalisation de la cession de sa filiale toiture, leader mondial dans le domaine, à PAI Partners pour 2,4 milliards d'euros. Présente dans le capital du cimentier français depuis février 2006 à hauteur de 6,5%, la holding d'Albert Frère a franchi en décembre 2006, le seuil de 15% des droits de vote de Lafarge. Cette prise de participation faisait suite à la sortie d'Albert Frère du capital d'Eiffage, groupe de construction et d'exploitation d'autoroutes dont il possédait 6,1% du capital.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Leader mondial des matériaux de construction, Lafarge occupe des positions de premier plan dans chacune de ses trois branches : ciment, granulats et béton, et plâtre. Le groupe bénéficie également de sa présence géographique sur tous les continents, ce qui lui permet de lisser les à-coups conjoncturels. - Compte tenu de ses fortes positions, Lafarge peut tenter de répercuter auprès de ses clients ses hausses de coûts. - Le groupe peut se prévaloir d'une trésorerie solide lui permettant d'envisager des acquisitions de petite et moyenne taille. - Fin 2006, la montée au capital à hauteur de 15% d'Albert Frère (GBL), un actionnaire réputé exigeant, a été bien accueillie par le marché. - Le dossier Lafarge présente un aspect spéculatif en raison de l'émiettement du capital du groupe dans une optique de consolidation du secteur. - L'annonce de la cession de l'activité toiture a été bien accueillie par les investisseurs. Cette vente va permettre d'accroître les capitaux disponibles et d'améliorer l'endettement du groupe.

Les points faibles de la valeur

- La hausse du prix de l'énergie, qui compte pour 25 à 30% des coûts de production du ciment, ainsi que celle des prix du transport pèse sur la rentabilité du groupe. - Une légère baisse du bénéfice par action pourrait intervenir en 2008, compte tenu du ralentissement de l'activité aux Etats-Unis et de l'effet sur les marges.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Les groupes de matériaux sont dépendants de l'activité de la construction, fortement cyclique. A ce titre, leur activité est soumise à l'évolution du nombre des permis de construire et des mises en chantiers, qui sont eux-mêmes influencés par la conjoncture économique, le niveau des taux d'intérêts (coût du crédit) ou encore le climat. - Il faut également porter une attention particulière à l'évolution du prix de l'énergie, qui compte pour 25 à 30% des coûts de production du ciment. - L'appréciation de l'euro face au dollar est pénalisante même si les recettes en dollars sont adossées à des coûts en dollars.