L'actualité reste nourrie sur le front des rehausseurs de crédit. Hier, l'agence de notation Moody's a annoncé qu'elle avait retiré sa note "Aaa" à la branche assurance de FGIC Corp pour la dégrader de 6 crans, à "A3".
Moody's a aussi réduit de 8 crans la note de la maison mère FGIC (propriété des fonds Blackstone et PMI) à "Ba1". L'agence n'exclut pas de rétrograder à nouveau la note du quatrième "monoline" américain, à qui il manque environ 4 Mds$ de capitaux pour pouvoir justifier d'un"triple A".
FGIC avait déjà été rétrogradé par l'agence de notation Fitch le mois dernier, après l'échec d'une tentative de refinancement...
En marge de cette sanction, Moody's a toutefois envoyé un message d'espoir au sujet de deux autres grands rehausseurs de crédit, MBIA et Ambac, en estimant qu'ils étaient "mieux positionnés" que FGIC. Moody's ajoute qu'il achèvera dans les prochaines semaines sa revue des notes de ces deux sociétés.
Les rehausseurs de crédit, ou "monolines", garantissent les notations de produits de dette titrisée, tels que les CDO, ainsi que celles des emprunts des municipalités américaines. Depuis l'été dernier, ils ont été frappés de plein fouet par le recul de la valeur des titres adossés aux crédits immobiliers "subprime", et risquent de perdre leurs notes "triple A", indispensables à leur activité.
Une défaillance en chaîne de ces sociétés aurait de graves répercussions sur le système financier américain, déjà chancelant. C'est pourquoi la proposition du milliardaire Warren Buffett de reprendre les crédits municipaux d'Ambac, MBIA et FGIC a rassuré le marché en début de semaine... Hier soir, les actions Ambac et MBIA ont fortement rebondi après l'annonce de Moody's, gagnant respectivement 14,3% et 10% à la Bourse de New York.
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