La City s'oppose à un projet de réforme fiscale

18/02/2008 - 16:57 - Option Finance

(AOF) - Le projet de loi visant à taxer les "résidents non-domiciliés" au Royaume-Uni s'attire les foudres de la City. Selon les entreprises du secteur financier, cette réforme pourrait toucher jusqu'à 90% de leurs effectifs londoniens, en particulier leurs seniors, exerçant de fortes responsabilités et donc, difficiles à remplacer. En conséquence, selon le "Financial News", de nombreux fonds menacent de délocaliser leurs activités et leurs équipes internationales vers des terres fiscalement plus hospitalières. La City, centre nerveux de la finance européenne, accueille des milliers de professionnels étrangers, qui bénéficient du statut de "résidents non-domiciliés". Ces étrangers qui vivent et travaillent en Grande-Bretagne ne payent d'impôts que sur les revenus perçus dans le pays, pour ce qui est des fonds perçus à l'étranger, ils n'ont rien à déclarer, sauf s'ils veulent les faire entrer au Royaume-Uni. C'est à ce régime fiscale plutôt avantageux que veut s'attaquer le ministre des Finances travailliste Alistair Darling. Il souhaite imposer une taxe annuelle de 30 000 livres aux "résidents non-domiciliés" vivant au Royaume-Uni depuis plus de sept ans. Un projet qui fait bondir les hedge-funds, firme de private equity et autres banques installées en terres britanniques. D'après un sondage réalisé par le quotidien économique, 63% des personnes interrogées estiment que l'application de cette taxe conduirait à un exode des talents. Une enquête dans les dix plus gros fonds de la capitale montre qu'un tiers des équipes dirigeantes sont des "non-domiciliés". Cette proportion se monte à 84% chez Blackstone, 77% chez TPG Capital, 75% pour KKR, 47% et 46% pour BC Partners et Carlyle's. Et dans les hedge-funds, les problématiques sont les mêmes. Certaines entreprises brandissent donc le spectre de délocalisations massives. La Suisse et ses célèbres avantages fiscaux arrivent en tête de liste des destinations d'émigration.