La Compagnie Financière Edmond de Rothschild gère 30 milliards d'euros d'encours dont près de la moitié pour le compte d'investisseurs institutionnels qui sont à 80 % français. "Nous leur vendons principalement des fonds ouverts, indique Samuel Pinto, directeur général adjoint. Il s'agit d'un support de plus en plus apprécié par les institutionnels car il leur offre une plus grande liberté pour entrer et sortir qu'un fonds dédié. En outre, certaines petites caisses de retraite n'ont pas toujours les moyens de nous confier 30 à 50 millions d'euros, montant minimum pour établir un mandat". La société leur propose avant tout des produits de niches destinés à la partie satellite de leur portefeuille. Les institutionnels apprécient particulièrement sa gestion actions (value et marchés émergents), sa multigestion alternative et le private equity (1,5 milliard d'euros d'encours). Plus récemment, avec la hausse de la volatilité, ses produits structurés ont également rencontré un fort succès auprès de cette clientèle. La société de gestion bénéficie en outre de la demande croissante des institutionnels pour des produits couvrant la Chine. Ainsi, sa gestion actions chinoises a vu ses encours passés de 30 millions d'euros à 700 millions d'euros entre fin 2005 et fin 2007, un chiffre incluant aussi un effet performance. Après avoir créé en 2007 un produit structuré en Chine indexé sur l'or, la société réfléchit à la possibilité de créer un fonds de private equity couvrant ce pays. Plus largement, la société compte bénéficier de la demande pour les actifs couvrant les marchés émergents. "Nous souhaitons continuer à lancer d'autres fonds actions couvrant un pays ou une région. Après la Chine, l'Inde et plus récemment le Brésil, nous réfléchissons à la possibilité de créer un fonds actions couvrant l'Afrique ou encore les pays du Golfe", explique Samuel Pinto. Par ailleurs, la société de gestion, qui a créé en 2002 une division spécialisée dans la multigestion alternative (Edmond de Rothschild Multi Management), profite de la demande croissante des institutionnels pour les fonds de fonds alternatifs. Celle-ci affiche aujourd'hui 2,5 milliards d'euros d'encours. Par ailleurs, LCF Edmond de Rothschild a déjà créé deux hedge funds et envisage de développer une gamme de fonds alternatifs même si les dirigeants ont conscience que peu d'institutionnels sont aujourd'hui prêts à investir en direct dans un hedge fund. Plus largement, elle compte poursuivre activement son développement à l'international entamé il y a deux ans. Si elle gère des encours pour le compte d'institutionnels basés en Espagne, Italie, Suisse, Belgique, Allemagne et Israël, elle compte également se développer auprès de la clientèle des pays émergents. Elle est déjà implantée en Chine par le biais d'un bureau de représentation et négocie actuellement une prise de participation minoritaire dans une société de gestion locale. Elle étudie aussi la possibilité de s'implanter en Inde. "Nous avons également la volonté d'être distribué en Amérique latine. C'est d'ailleurs déjà le cas au Chili", précise Samuel Pinto. Enfin, le développement à l'international pourrait être accéléré par des acquisitions sur les deux prochaines années.