Football : les finances de la Ligue 1 restent distancées par les autres championnats européens

20/02/2008 - 16:12 - Boursier.com

Ineum Consulting et Euromed Marseille donnet leur avis...

Ineum Consulting, société de conseil stratégique et opérationnel et l'Ecole de Management Euromed Marseille ont présenté ce mercredi les résultats de leur étude "Football Professionnel, Finances & Perspectives" menée pour la cinquième année consécutive. Cette étude note que le nouveau contrat des droits de diffusion du football de ligue 1 d'un montant annuel de 668 Millions d'Euros (pour les 4 prochaines saisons) consolide le football français en "première division européenne" mais relègue la Ligue 1 nettement en retrait par rapport à ses concurrents européens sur tous les autres types de recettes. "Le football français devra poursuivre sa professionnalisation et se montrer particulièrement inventif s'il souhaite revenir à terme sur le podium européen", montre cette étude. En effet, derrière le méga-championnat qu'est devenu la Premier League anglaise avec plus de 2,5 Milliards d'Euros de chiffre d'affaires en 2007-2008, la Serie A italienne, la Bundesliga allemande et la Liga espagnole sont au coude à coude (entre 1,3 et 1,5 Milliards d'Euros de chiffre d'affaires) et conservent une bonne longueur d'avance sur la Ligue 1. Ineum Consulting et Euromed Marseille estiment que sans le bon résultat de la commercialisation des droits TV (et malgré la faible part réellement redistribuée à la Ligue 1 en tenant compte des divers taxes et reversements aux "familles" du football et à la Ligue 2), nous cumulerions trop de handicaps pour espérer refaire ce retard sur les autres championnats majeurs européens ne citant les exemples suivants : - un chiffre d'affaires total inférieur à celui de nos concurrents, - une moyenne de spectateurs plafonnant autour de 21.000 spectateurs par match qui illustre un réel point faible de nos structures par rapport à celles de nos concurrents (à l'exception de l'Italie), la qualité de nos installations sportives majoritairement municipales se situant au sixième rang européen, derrière l'Angleterre, l'Allemagne, l'Espagne, le Portugal et les Pays-Bas, - un seul club, l'Olympique Lyonnais (OL Groupe), parmi les 20 meilleurs clubs européens d'un point de vue sportif alors qu'il faudrait placer deux autres clubs dans ce quota pour espérer peser réellement sportivement, et une absence des clubs français parmi les 10 grandes marques du football international, qui captent une grande partie de la croissance sur les nouveaux marchés, - un coût social et fiscal (malgré les dernières avancées législatives) qui reste le plus élevé (l'Espagne et les Pays-Bas ont adopté une mesure fiscale de type régime des " impatriés " qui permet de faire passer le rapport entre le salaire net fiscal et son coût total à un rapport de 1,5 maximum contre 2,6 pour la France, pour les étrangers uniquement et sur une durée de trois ans maximum), - un cadre législatif vis-à-vis des marques d'alcool et des sociétés de jeux d'argent créant en l'état une sorte de distorsion de concurrence sur un plan commercial. "Mais le contrat négocié pour les quatre prochaines saisons, s'il ne permet pas un rattrapage immédiat de nos concurrents, a le mérite de ne pas détériorer la situation et d'offrir une période de stabilité au cours de laquelle les dirigeants du football professionnel français seront contraints de mener les actions nécessaires au développement de leur produit, s'ils souhaitent se rapprocher de leurs concurrents. Nos clubs sont de mieux en mieux gérés et leur gouvernance tend à se stabiliser, ce qui pourrait leur permettre de saisir certaines des opportunités qui leur sont offertes", poursuit cette étude. En se montrant ambitieux, à périmètre constant en matière de droits TV et en intégrant un développement réussi des stades français, des affluences et des recettes directes et indirectes qui en découlent, Ineum Consulting et Euromed Marseille ont identifié un potentiel de développement d'environ 250 Millions d'Euros pour les prochaines saisons. "Pour trouver les 400 ME qui nous séparent de nos principaux concurrents (hors Premier League), le football français devra donc réaliser au mieux ce potentiel. Mais le podium européen passe nécessairement par une prise de risques supplémentaire et une capacité à créer une valeur nouvelle. La question de la répartition des droits TV Ligue 1 - Ligue 2 continuera donc à se poser, mais surtout, pourra-t-on échapper à une restructuration des compétitions pour renforcer la dimension "spectacle", un des derniers leviers stratégiques pour atteindre l'objectif ?", conclut cette étude.



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