Economie : un pic d'inflation, durable ?

21/02/2008 - 12:17 - Boursier.com

La consommation des ménages en janvier pourrait avoir marqué le pas...

Conformément aux anticipations des économistes, les prix à la consommation en France ont progressé en moyenne de 2,8% entre janvier 2007 et janvier dernier, a annoncé ce matin l'Insee, après +2,6% en décembre. L'indice des prix à la consommation pour l'ensemble des ménages, mesure la plus suivie, s'est en effet établi à 117,56 contre 114,34 un an plus tôt. Il faut remonter au mois de mai 1992 pour trouver une évolution au moins aussi importante, souligne L'Institut (+2,9 %). Parmi les autres mesures, l'indicateur d'inflation sous-jacente s'accroît de 1,9 % sur un an (+1,8 % le mois précédent). L'IPCH, indice harmonisé au niveau européen pour permettre les comparaisons entre les pays membres, bondit de +3,2 % sur un an. L'écart par rapport à l'indice principal peut s'expliquer par les différences méthodologiques sur le prix des services médicaux notamment. Ainsi que les consommateurs ont pu s'en apercevoir, ce sont les postes de dépenses les plus essentiels qui affichent la plus forte progression. En rythme annuel, l'indice des prix alimentaire a ainsi crû de 4,2% le mois dernier. Le détail du panier de retour du marché est éloquent : les prix des produits frais sont en hausse de +3,3% avec des hausses saisonnières sur les légumes frais (+2,0% sur un an) et les fruits frais (+5,9% sur un an). Hors produits frais, l'indice des prix de l'alimentation augmente +4,4% avec les produits laitiers (+12,6% pour le beurre, +12,7% sur le lait), les oeufs (+13,9%) ainsi que la viandes (+4%). Les hausses se poursuivent également sur les prix des céréales (+4,8 % sur un an) comme sur les prix des boissons : +3,5% pour les produits non alcoolisés. Le coût du logement, incluant les loyers, l'entretien, les fournitures d'eau et d'énergie, croît de 4,7%. Les transports augmentent de 6% ; la hausse de la composante carburants atteignant 16,6%. Le prix des services progresse aussi, moins vite toutefois que l'ensemble à +2,3% en rythme annuel. A l'inverse, les prix de biens et services plus dispensables ne subissent guère de tension, au contraire. Par exemple, le poste loisirs et culture recule de 1,3% avec une baisse de 10,7% pour les produits audiovisuels et informatiques. Les coûts de téléphonie reculent de 1,3%. Les prix des produits manufacturés connaissent quant à eux une évolution plus sage, à +0,3% ; mais cela s'explique surtout par une baisse séquentielle dans l'habillement, liée aux soldes. L'effet déflateur des importations à bas prix pourrait être partiellement remis en question sur les autres postes. La structure de cette nouvelle poussée inflationniste risque donc toucher directement le moral des ménages, en affectant leur pouvoir d'achat sur les éléments les plus visibles. La consommation, ainsi que l'indique le piètre résultat des soldes, semble d'ailleurs avoir marqué le pas en janvier. Le niveau des dépenses de consommation des ménages, qui sera présenté vendredi matin par l'Insee, pourrait avoir reculé de 0,5% en janvier par rapport au mois précédent. Dans l'ensemble, le tableau des étiquettes dressé par l'Insee en janvier ne fait que confirmer les tendances sous-jacentes que l'on connaît, répercutant la hausse des prix de l'énergie et des matières premières, dont les matières premières agricoles, sur les marchés internationaux. L'hypothèque sur le taux de croissance 2008 reste donc bien en place. Le consensus des économistes s'accorde toutefois pour penser que le pic d'inflation devrait être atteint au cours du premier semestre. Le ralentissement de l'activité en provenance des Etats-Unis pourrait alors mécaniquement réduire la demande sur les matières premières, permettant un ajustement des prix à la baisse. Toutes choses égales par ailleurs...



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