(AOF) - Le fossé ne se comble pas entre professionnels de la gestion d'actifs et chercheurs. C'est ce qui ressort de l'EDHEC European Investment Practice survey, une enquête réalisée par un centre de recherche de l'école de commerce. Selon l'étude, les pratiques constatées sur le marché européen de la gestion d'actifs ne sont pas à la hauteur des efforts et des résultats de la recherche de ces 20 dernières années. Plus particulièrement, les chercheurs mettent en avant un chiffre impressionnant : 42% des investisseurs institutionnels européens ne gèrent pas explicitement les risques de leur passif. L'EDHEC ne cache pas sa surprise de constater que le passif n'intervient pas dans les élaborations de stratégies d'actifs de la quasi-majorité des gérants. Et même "lorsqu'ils mettent en oeuvre une gestion actif-passif, ces derniers privilégient des solutions simples", précise le centre de recherche. Alors que la recherche ne cesse d'affiner les instruments de mesure à disposition des professionnels, l'enquête de l'EDHEC révèle qu'investisseurs et gérants européens continuent d'utiliser des instruments à l'efficacité moyenne. Pour mesurer la performance relative d'un portefeuille, ils sont encore un tiers (33%) à utiliser "la comparaison des rendements avec un indice de marché, même si la recherche financière a depuis longtemps établi que cette comparaison n'était pas la meilleure façon de tenir compte des risques pris par l'investisseur et d'évaluer la valeur ajoutée de la gestion". De même, "malgré leurs défauts", les indices capi-pondérés représentent 75% du total de l'investissement. Des formes alternatives émergent "notamment les indices équi-pondérés ou les indices fondés sur les caractéristiques financières des titres qui les composent", mais selon l'enquête "seuls 35% des répondants considèrent ces nouveaux indices préférables aux traditionnels indices capi-pondérés."