Le pétrole a dépassé les 102 dollars à New York

27/02/2008 - 11:55 - Option Finance

(AOF) - Le baril de brut léger américain a touché un nouveau record de 102,08 dollars ce matin à New York. A Londres, le contrat avril sur le Brent de la mer du Nord a dépassé pour la première fois de son histoire les 100 dollars à 100,53 dollars en cours de matinée. Différents facteurs contribuent à cette flambée des cours de l'or noir. L'une des premières raisons, si ce n'est la première demeure la faiblesse du dollar qui a atteint ce matin son plus haut historique face à l'euro. La baisse de la devise américaine incite les investisseurs à privilégier les matières premières libellées en dollars. Ces actifs paraissent en effet relativement bon marché. La croissance de la demande contribue naturellement à ce mouvement haussier. Les pays émergents en forte croissance sont des consommateurs de plus en gourmands de matières premières. En outre, malgré le ralentissement économique qui sévit outre-Atlantique, les Américains continuent d'être les principaux consommateurs de pétrole. Les analystes soulignent que la demande mondiale ne s'ajuste pas à la hausse des prix. Déflaté de l'inflation et des taux de change, le prix du baril demeure en retrait par rapport aux chocs pétroliers précédents. Le monde affronte donc pour la première fois un choc de demande. Les précédentes flambées de l'or noir s'expliquaient en effet par des contractions de l'offre. Contractions décidées en règle générale par l'OPEP pour des raisons géopolitiques, comme ce fut le cas par exemple en 1973. Aujourd'hui, le pouvoir de l'OPEP, qui assure 40% de l'offre mondiale de brut, semble plus restreint. L'Agence Internationale de l'énergie (AIE), qui regroupe les intérêts des pays consommateurs, sollicitent régulièrement auprès du cartel une hausse de sa production. Mais la plupart de ces membres se déclarent impuissants face à un mouvement qu'ils qualifient de spéculatif. Au contraire, selon un rapport publié lundi par le Centre for Global Energy Studies (CGES) basé à Londres, l'OPEP serait tenté de réduire son offre afin de maintenir inchangés ses quotas de production lors de sa réunion à Vienne début mars. Le président du cartel et ministre algérien du pétrole Chakib Khélil a déjà exclu l'hypothèse d'une hausse de la production. Selon le CGES, l'OPEP, estimant que la demande s'affaiblit, pourrait demander à l'Arabie Saoudite de contracter discrètement son niveau de production réelle pour soutenir les prix. D'autres facteurs, plus conjoncturels, influencent les prix du brut, notamment l'instabilité politique au Nigéria (huitième exportateur de pétrole mondial) et les rapports difficiles de l'occident et de l'Iran (quatrième exportateur de pétrole mondial). Vers midi, le baril de brent se négociait à 99,6 dollars, en hausse de 0,13%. Le WTI américain cotait 101,1 dollars, en progression de 0,22%. Dans ce contexte particulier, le niveau des stocks hebdomadaires de pétrole aux Etats-Unis publiés cet après-midi à 16h30 sera particulièrement étudié.