L'Edhec Risk and Asset Management Research Centre a tiré des conclusions de son enquête réalisée auprès de plus de 200 gérants européens, ce qui représente plus de 10.000 Milliards d'Euros d'actifs sous gestion.
Les principales conclusions de cette étude montrent que même si les résultats de recherche et les nouvelles techniques sont quelquefois connus des professionnels, dans la pratique leur application reste limitée.
Les analystes de l'Edhec ont tenu à souligner quatre thèmes clés du processus d'investissement où peut s'observer ce décalage.
1) la gestion des risque et la construction de portefeuille : une majorité de gérants utilisent une organisation "core satellite" pour leur portefeuille mais pas totalement de manière efficiente. De plus, les techniques de gestion de risque comme le "portable alpha" et le portefeuille de complétudes sont très peu pratiquées, avec respectivement 21% et 9% des répondants. Les leçons de la crise des années 2000 pour la construction du portefeuille ont été retenues, les gérants prennent dorénavant en compte la VAR ou la CVAR dans leur gestion. Le point négatif est qu'une fois sur deux, leurs calculs sont faussés par des hypothèses de normalité.
2) les indices : une très grande majorité des gérants continuent de se fier aux indices de "capi-pondérés" qui comportent des défauts car ils pensent qu'ils sont plus représentatifs d'une gestion "value". A noter que les indices alternatifs commencent à se développer et à être utilisés par 20% des gérants.
3) le risque du passif : 42% des gérants ne s'occupent pas explicitement de leur passif quand ils élaborent leur allocution stratégique d'actifs. Et lorsqu'ils procèdent avec la méthode ALM, ils favorisent des solutions simples comme le cash-flow matching ou LDI.
4) la mesure de la performance : les gérants utilisent toujours les ratios classiques comme Sharpe qui ne mettent pas en avant la réelle valeur ajoutée de leurs gestions et les risques pris par l'investisseur. 30% des gérants effectuent des ratios fondés sur la VAR pour évaluer la performance ajustée aux risques.
En résumé, l'Edhec a cherché à mettre l'accent sur le décalage qu'il y avait entre la pratique des gérants et les nouvelles techniques développées par la recherche depuis ces dernières années.
Cet écart provient d'une insuffisance de mise en oeuvre de la part des professionnels de gestion mais également d'un manque de transfert de connaissance des chercheurs vers l'industrie.
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