Les réactions hostiles ont continué à pleuvoir, hier, après la victoire d'EADS dans le contrat des actions ravitailleurs américains. De nombreux membres du Congrès ont profité de l'audition des responsables des achats du Pentagone et de l'US Air Force pour fustiger le choix d'un avion "étranger", l'Airbus A330, au détriment du B-767 de Boeing, pour cette commande de 179 avions ravitailleurs en vol, estimée à 35 Mds$. La décision "va voler des emplois au peuple américain", tandis que "les principales pièces de cet avion vont être fabriquées en Europe (...) par un groupe subventionné", s'est notamment indigné Norman Dicks, représentant démocrate de Washington, l'Etat qui héberge les usines de Boeing.
Le Pentagone a défendu fermement son choix, et a précisé que "les créations d'emplois ainsi que le lieu de l'assemblage et de la production ne faisaient pas partie des critères d'évaluation, conformément à la loi". L'US Air Force a précisé qu'elle donnerait des explications détaillées à Boeing dès demain vendredi, et non le 12 mars comme initialement prévu. A l'issue de ces entretiens, le groupe américain décidera s'il fait appel ou non de la décision.
De son côté, Northrop Grumman, le partenaire américain d'EADS, a déclenché une polémique en affirmant hier que le contrat entraînerait la délocalisation de 2.000 emplois d'Europe vers les Etats-Unis. L'information a été démentie aussitôt par EADS, qui indique que si de nombreux emplois (25.000 au total) seront créés outre-Atlantique, où les Airbus A330 seront assemblés, l'emploi en Europe n'en souffrira pas pour autant.
Enfin, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, est monté au créneau pour défendre la décision du Pentagone et de l'Armée de l'air, en estimant que ce contrat était "basé sur le mérite" et qu'il avait été attribué à l'issue d'une "compétition équitable". Il a ajouté que l'industrie de la défense se mondialise rapidement, soulignant les nombreux succès des groupes américains dans les appels d'offres internationaux.
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