Bruxelles voit d'un mauvais oeil les mesures protectionnistes envisagées par EADS... Un haut responsable a rappelé l'opposition de principe de la Commission européenne à tout mécanisme de type action préférentielle ("golden share"). La Commission "ne pense pas qu'elles ont leur place dans le marché unique", a averti vendredi soir le porte-parole de la Direction générale marché intérieur de la Commission.
Vendredi matin, le "Financial Times" décrivait deux scénarios étudiés par EADS pour protéger son capital d'une prise de contrôle hostile. Le premier consisterait à doter la France et l'Allemagne d'une "golden share", leur permettant de bloquer tout franchissement du seuil des 15% par un actionnaire. L'autre scénario, plus classique, serait d'autoriser une augmentation de capital massive en cas de raid hostile (technique de la "pillule empoisonnée").
Les groupes de travail mis en place par les actionnaires du groupe devraient rendre leurs conclusions lors de la prochaine assemblée générale, fin mai.
Selon le 'FT', Paris et Berlin préfèreraient le premier scénario, et espèrent convaincre Bruxelles de l'accepter au nom des intérêts stratégiques de leur défense nationale.
Ainsi, sur cette base, Bruxelles avait déjà accepté la "golfen share" de l'Etat français dans Thales. Par ailleurs, la protection du capital du groupe aéronautique européen pourrait l'aider dans le contrat des avions ravitailleurs qu'il vient de décrocher aux Etats-Unis.
Alors que Boeing va sans doute faire appel, cette semaine de la décision de l'US Air Force, les parlementaires américains seraient sans doute doute rassurés de savoir qu'EADS ne risque pas de passer sous contrôle "hostile" (Russie, pays du Golfe, voire Chine..) pendant la durée du contrat...
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