Les valeurs du jour à Paris - BNP PARIBAS renonce à la SOCGEN

19/03/2008 - 11:31 - Option Finance

(AOF) - BNP Paribas ne prendra pas le contrôle de la Société Générale. Dans un communiqué laconique publié ce matin, le groupe a annoncé avoir "cessé d'étudier le dossier" du rachat de la banque de la Défense, affaiblie par la crise financière et "l'affaire Kerviel". Ce faisant, la première banque a reconnu implicitement qu'elle avait effectivement songé à racheter sa consoeur. Conséquence de cette annonce, BNP Paribas prend la tête des hausses du SRD, en progression de 4,32% à 60,57 euros, tandis que la Société Générale enregistre le plus fort repli du CAC 40: -7,28% à 62,30 euros. Dans un communiqué publié mercredi matin BNP Paribas explique que "compte tenu de rumeurs persistantes", le groupe "a cessé d'étudier le dossier d'un éventuel rapprochement avec la Société Générale. Il considère que les conditions permettant de réaliser une opération créatrice de valeur pour ses actionnaires ne sont pas réunies". Ce faisant, la banque de la rue d'Antin s'est interdit elle-même tout lancement d'une offre de rachat sur la Société Générale pour les six prochains mois, selon les règles de l'AMF. Selon une source proche du dossier, interrogée par Reuters, BNP Paribas a renoncé à racheter sa consoeur par manque de visibilité et en raison de l'impossibilité de la mener de manière amicale. Il est vrai que depuis la fin du mois de janvier, date du début de l'affaire Kerviel, la Société Générale s'est montrée farouchement attachée à son indépendance, rejetant toute idée de rachat, en particulier par sa rivale de toujours. Il y a quelques années, BNP avait déjà échoué à prendre le contrôle de la Société Générale. Au terme d'une bataille financière de plusieurs mois, la banque rouge et noire était parvenue à conserver son indépendance et BNP avait absorbé Paribas. Compte tenu de la conjoncture actuelle sur les marchés financiers, une offre hostile est "impossible" selon la source citée par Reuters. L'annonce a été plutôt bien accueillie par les marchés et le titre BNP Paribas, qui intégrait une décote de "prédateur" auparavant a pris la tête des hausses du SRD. Concernant la banque de la Défense, Pierre Flabbée, un analyste cité par Reuters, estime qu'il n'est "pas sûr que (cette offre) se transposera sur un acteur étranger, car si BNP Paribas ne va pas sur la Société Générale, ce n'est pas un autre qui s'y risquera dans les marchés actuels". M.S