Sans céder aux sirènes du catastrophisme, Global Equities s'attend à un ciel perturbé sur les marchés dans les prochains mois, mais table sur une embellie à la fin de l'année. Les craintes d'une crise systémique ne sont pas dissipées et les banques, qui n'ont pas terminé leur nettoyage, pourraient réserver de mauvaises surprises jusqu'à la fin du 3ème trimestre. Par ailleurs, les perspectives et les marges bénéficiaires des entreprises sont clairement revues à la baisse. Le redressement des marchés s'annonce donc "lent, très lent" d'après les stratégistes de l'entreprise d'investissement. Les opérateurs devraient rester nerveux pendant l'été 2008 avec pour conséquence une forte volatilité sur les marchés. Le Cac pourrait cependant amorcer sa reprise à la rentrée prochaine et revenir autour des 5.300 points à la fin de 2008, soit un recul compris entre 6 et 7% sur l'année.
En plus des niveaux de valorisation qui restent raisonnables, les marchés sont soutenus par des anticipations de réussite du policy mix américain pour juguler la crise. Jean-François Virolle, le directeur de la stratégie chez Global Equities, rappelle qu'en plus des baisses de taux, la Fed a réalisé un effort considérable (+ de 1000 Milliards de Dollars) à travers notamment des opérations de prises en pension pour préserver la liquidité du système financier outre-Atlantique. Il s'attend à ce que cette action de la banque centrale américaine soit relayée par les autorités fédérales, quelque peu freinées jusqu'à présent par le contexte électoral, afin d'éviter le fameux "credit crunch" et ramener le marché interbancaire à la normale. Le stratégiste va même jusqu'à envisager une nationalisation de la quasi-totalité du secteur mortgage.
En ce qui concerne la stratégie d'allocation d'actifs, les actions continuent de représenter 50% du portefeuille de Global Equities contre 65% en septembre 2007. A l'inverse, la part de monétaire est passée de 25 à 40% et le portefeuille est couvert à hauteur de 10%. Les obligations restent stables à 10%. Jean-François Virolle estime que "l'allocation géographique et sectorielle redevient prédominante par rapport au stock-picking". Il anticipe la fin de la surperformance des marchés européens par rapport aux marchés américains. Les actions US représentent ainsi 40% du portefeuille contre 30% pour les valeurs européennes. En ce qui concerne la pondération sectorielle, l'équipe de recherche privilégie les services publics, les télécoms, l'alimentation/boisson et la chimie. Parmi les valeurs françaises sélectionnées par global Equities, on trouve : Renault, Air Liquide, Bouygues,Vinci, Pernod Ricard, Danone, Alstom, Schneider,Vallourec, Vivendi, JC Decaux, LVMH, L'Oréal, Carrefour, Cap Gemini, France Telecom, Veolia Environnement et EDF.
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