Nouveau coup dur pour EADS... Le rapport final d'enquête de l'Autorité des marchés financiers (AMF), dont 'Les Echos' publie ce matin les conclusions, confirme les graves soupçons de délits d'initiés au sein du groupe, début 2006, avant l'annonce publique du retard pris par le programme de l'A380.
Le rapport définitif reprend ainsi quasi intégralement les conclusions du pré-rapport, qui avait fait l'objet de fuites en octobre dernier... Il stipule que 17 des 21 dirigeants soupçonnés vont se voir notifier leurs griefs pour "manquements d'initiés", de même que le groupe, accusé, en tant que personne morale, d'"information trompeuse".
La décision du collège de l'AMF sera transmise à la commission des sanctions, qui ouvrira une procédure contradictoire...
Le patron d'EADS, Louis Gallois, était monté au créneau ces derniers jours pour mettre en garde l'AMF contre toute décision susceptible de déstabiliser gravement le groupe, qui fait déjà face à une montagne de problèmes : échec de la vente prévue de 3 usines allemandes, dégradation des comptes liée à la vigueur de l'Euro, mise en oeuvre du plan de restructuration 'Power 8', chute du cours de Bourse, incertitudes sur l'actionnariat...
Une constatation d'échec de la gouvernance d'entreprise d'EADS (qui avait été remis à plat après l'affaire des délits d'initiés présumés) risque de nuire à l'image du groupe à l'étranger, où EADS vient de remporter deux très gros contrats pour des avions ravitailleurs, aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Il pourrait aussi remettre en cause le fragile équilibre franco-allemand au sein du groupe aéronautique européen, renégocié avec difficulté en juillet dernier par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy.
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