Jérôme Kerviel pourrait poursuivre la SOCGEN pour licenciement abusif

03/04/2008 - 10:06 - Option Finance

(AOF) - Selon le "Times", Jérôme Kerviel envisagerait de poursuivre la Société Générale pour licenciement abusif. Cet ancien trader de la banque de la Défense est soupçonné d'avoir pris des positions d'environ 50 milliards d'euros à l'insu de son employeur et dont le débouclage en urgence a causé une perte de trading de 4,9 milliards d'euros à la banque. D'après le quotidien britannique, l'argument de Jérôme Kerviel pour lancer cette action de justice est que la banque n'a pas réussi à prouver l'existence d'une fraude. Il estimerait également qu'on ne peut lui reprocher la perte de près de 5 milliards, étant donné que celle-ci n'est apparue qu'après le débouclage des positions par la Société Générale. Enfin, d'un point de vue plus formel, le droit du travail impose à un employeur de recevoir son employé lorsqu'il veut le licencier. Or le strict contrôle judiciaire auquel est soumis Jérôme Kerviel depuis sa sortie de prison lui interdit de rencontrer les équipes de la banque impliquées dans l'affaire. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

La Société Générale est l'un des premiers groupes financiers de la zone euro. Son activité s'articule autour de trois grands métiers principaux : la banque de détail pour une clientèle de particuliers et d'entreprises (55% du produit net bancaire), la banque de financement et d'investissement (30%), enfin la gestion d'actifs et la banque privée (14%). Dans la banque de financement et d'investissement, la Société Générale se classe parmi les leaders européens et mondiaux, en marchés de capitaux en euro, produits dérivés et financements structurés. Le 24 janvier 2008, la Société Générale a fait état d'une perte de trading de 4,82 milliards d'euros. Selon le groupe, elle résulte du débouclage de position "frauduleuses" d'environ 50 milliards d'euros prises par un de ses traders. L'enquête pour déterminer les responsabilités de chacun est en cours. Le bénéfice net du groupe a par conséquent été sérieusement amputé. Il s'inscrit en baisse de 81,9% sur l'année à 947 millions d'euros. La banque a rejoint en 2007 le consortium Project Turquoise, un système transactionnel alternatif qui regroupe neuf banques d'investissement.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Points forts de la valeur

- SG est le leader mondial des dérivés actions avec une part de marché de l'ordre de 15 %. - Le groupe bancaire est présent dans des pays à fort potentiel, notamment en Europe de l'Est et continue à s'y développer. - La politique de dividende du groupe est appréciée. - Le titre est opéable.

Points faibles de la valeur

- La Société Générale a échoué plusieurs fois dans ses tentatives de rapprochement avec une autre grande banque, française ou européenne. - Certains analystes jugent que le profil de revenus du groupe est plus heurté et plus volatil que celui de ses concurrents. Il est de plus très dépendant de la croissance des profits issus des activités d'investissement et de financement ainsi que de celle du marché français, en raison de l'exposition forte du groupe à la banque de détail en France. - Société Générale tire la majeur partie de ses bénéfices de la banque d'investissement et des réseaux France. Le groupe doit encore accroître sa présence à l'étranger. - Certains portefeuilles à risques de CIB, la banque d'investissement de Société Générale, pourraient être plus surveillés.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Les activités de dérivés actions et produits structurés sont dépendantes de l'évolution des marchés financiers. - Par ailleurs, en tant que valeur financière, le groupe est sensible à l'évolution des taux d'intérêts. - Enfin l'évolution de la consommation, de l'épargne et du crédit des ménages a également un impact fort sur la Société Générale, dont plus de la moitié des résultats provient de la banque de détail. - La Société Générale est également l'objet de rumeurs régulières sur un éventuel rapprochement avec d'autres banques, françaises ou internationales, même si sa direction estime être en mesure de faire " cavalier seul ". Dans un contexte de concentration, la banque française peut aussi bien être proie que prédateur. - En raison de la crise actuelle du crédit, le titre est plus sensible aux variations des grandes valeurs financières.