STMICROELECTRONICS - S&P met sa note sous surveillance

11/04/2008 - 16:33 - Option Finance

(AOF) - Standard & Poor's a placé sous surveillance avec implication négative la note de crédit long terme de STMicroelectronics. Sa note de crédit court terme a été confirmée. L'agence de notation a expliqué sa décision par l'annonce hier de la création d'une co-entreprise avec NXP dans le domaine des technologies sans fil. En début de semaine, Standard & Poor's a révisé en baisse de stable à négative, la perspective des notes de crédit du groupe. L'analyste de l'agence de notation a expliqué sa décision par ses inquiétudes au sujet des perspectives d'activité du fabricant de semi-conducteurs, étant donné la baisse significative du dollar par rapport à l'euro. Un repli qui se poursuit. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Le groupe STMicroelectronics a été créé en juin 1987 à la suite du regroupement de Thomson Semiconducteurs (France) et de SGS Microelettronica (Italie). En mai 1998, SGS-Thomson Microelectronics a pris le nom de STMicroelectronics. Le groupe franco-italien est l'un des premiers fabricants mondiaux de semi-conducteurs et le premier européen. Il exerce son activité dans plusieurs domaines : les télécommunications, l'électronique grand public, l'informatique ou encore l'automobile. Le groupe réalise une grande partie de ses ventes en Asie-Pacifique puis en Europe et en Amérique du Nord et enfin dans les pays émergents. Le groupe compte près de 50.000 employés, 16 unités de recherche et développement avancées, 39 centres de conception et d'applications, 15 principaux sites de production et 78 bureaux de vente dans 36 pays.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- STM évolue vers un modèle d'activité dit, qui consiste à ne pas détenir en propre ses capacités de production. Le groupe devrait ainsi améliorer ses marges. - Avec un portefeuille de produits " différenciés ", STMicroelectronics a noué des partenariats stratégiques avec ses principaux clients, notamment dans le secteur des télécommunications et de l'électronique grand public. - La structure financière de ST Microelectronics est saine. - Le groupe a annoncé la création d'une entreprise commune avec Intel dans les mémoires flash, baptisée Numonyx. La cession de la division mémoires flash permettra au groupe de s'alléger d'un fardeau, cette activité affichant de faibles marges et étant fortement consommatrice de capitaux.

Les points faibles de la valeur

- STM évolue dans un secteur extrêmement concurrentiel et fortement cyclique qui alterne phases de surcapacités et de sous-capacités. - Le groupe réalise une part importante de son chiffre d'affaires avec Nokia, ce qui lui confère une importante exposition à la santé du fabricant finlandais de téléphones mobiles. - le groupe présente une structure de coûts plus rigide que celle de ses concurrents. - Si le groupe publie ses comptes dans la devise américaine, une grande partie de ses coûts reste libellée en euros. Le groupe met toutefois en place une politique de change qui le protège partiellement des fluctuations à la hausse comme à la baisse.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Le niveau d'activité des fabricants de semi-conducteurs est bien évidemment lié à l'évolution des principaux débouchés du secteur (informatique, téléphonie mobile, électronique grand public, électronique embarquée, ou encore la domotique). Ainsi, le secteur est fortement cyclique, c'est-à-dire qu'il varie en fonction de la conjoncture et, plus particulièrement, en fonction du marché des équipements électriques et électroniques. - Parallèlement, le niveau des stocks mondiaux de semi-conducteurs est un bon indicateur de tendance. En général, plus il est élevé, plus la demande est faible, et plus les capacités de production sont excédentaires, donc peu rentables. - Certains analystes considèrent que le marché des semi-conducteurs est désormais un marché mature, qui ne devrait plus afficher des taux de croissance supérieurs à 15 %. On peut s'attendre à voir se former à l'avenir des alliances entre les différents acteurs du secteur.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Electronique

La croissance du chiffre d'affaires du secteur de l'électronique grand public en France devrait ralentir pour s'établir à 4% cette année, correspondant à un niveau d'activité de 8,15 milliards d'euros. Ce tassement provient de fortes baisses de prix des produits. Le marché continuera d'être tiré par les téléviseurs à écran plat, qui vont représenter 58% des ventes totales. les LCD empiètent désormais sur le territoire des téléviseurs plasma, à savoir les écrans de grande taille, tout en proposant des prix très attractifs. Dans ce contexte, les fabricants qui ne disposent pas d'une capacité de production suffisante ne peuvent jouer sur l'effet volumes pour réduire leurs prix de ventes. Ils choisissent donc d'abandonner leur production d'écrans plasma pour la sous-traiter. C'est la décision que vient de prendre Pioneer, qui espère ainsi restaurer sa part de marché en 2010-2011. Quant au segment de l'électronique embarquée, essentiellement les GPS,il devrait augmenter de 6%. Selon la société d'études IDC, en 2007, les ventes mondiales de microprocesseurs ont progressé de 12,6% en volume par rapport à l'année précédente, grâce à la bonne santé du marché informatique. Leur augmentation en valeur n'a été que de 1,7%, à 30,55 milliards de dollars, en raison de l'érosion des prix. Avec environ les trois quarts des ventes mondiales, Intel continue de dominer largement le marché. En 2007, le groupe a bénéficié d'une progression de 8% de son activité. Néanmoins, pour 2008, du fait d'une baisse attendue de la consommation des produits d'électronique grand public aux États-Unis, conduisant à un recul des prix de certaines puces mémoires, les "Flash Nand", le leader mondial des semi-conducteurs à réduit ses prévisions de résultats avec une marge brute de 54% au premier trimestre, au lieu d'une précédente estimation de 56%. Son concurrent AMD a publié une perte nette plus lourde que celle de 2006 pour l'année 2007 (à 3,37 milliards de dollars), suite à une provision liée à l'acquisition d'ATI. Quant à l'entreprise franco-italienne, ST Microelectronics, les mauvais résultats de ses activités mémoires, les restructurations et surtout la forte dépréciation du dollar face à l'euro ont fortement pesé sur les résultats de l'exercice.