RENAULT - fin de la grève dans l'usine Dacia

11/04/2008 - 17:04 - Option Finance

(AOF) - Les salariés de l'usine Dacia de Renault ont repris le travail après plus de deux semaines de grève. C'est ce qu'a indiqué le constructeur français dans un communiqué. Liviu Ion a précisé que les salaires allaient augmenter d'environ 120 euros en moyenne. "Par cet accord, l'augmentation des salaires sera pour les opérateurs qualifiés de 300 lei brut par mois (83 euros) à partir du 1er janvier 2008, puis de 60 lei brut supplémentaire par mois (16 euros) à partir du 1er septembre 2008", a indiqué Renault dans un communiqué. Tous les salariés bénéficieront d'une prime d'intéressement au compte de résultat 2007, égale à un mois de salaire brut, avec un minimum de 900 lei brut (249 euros). La marque au losange estime être parvenue "à un compromis raisonnable". Selon une source proche du groupe citée par l'agence de presse, le mouvement social a déjà coûté environ cinquante millions d'euros à la marque au losange. Renault a démenti ce chiffre mais s'est refusé à donner un coût précis. A l'origine, les salariés réclamaient une hausse de 65% des salaires. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Renault est le deuxième constructeur automobile français derrière Peugeot. Les activités du groupe se répartissent entre sa branche automobile, qui procure plus de 95 % du chiffre d'affaires total, et la branche de financement des ventes. Dans l'automobile, le groupe s'est largement développé à l'international ces dernières années. En se rapprochant du japonais Nissan, Renault est ainsi passé du 10ème au 4ème rang des constructeurs mondiaux. Le groupe a également racheté le roumain Dacia et le coréen Samsung. Le groupe Renault compte plus de 350 sites industriels et commerciaux dans 118 pays et 128 893 collaborateurs.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Le volontarisme de Carlos Ghosn, redresseur de Nissan et désormais président de Renault est apprécié de la communauté financière. - Renault détient 44,4 % de Nissan. L'alliance entre les deux constructeurs est également un réservoir de synergies et de réductions de coûts. Carlos Ghosn envisage désormais d'élargir ce partenariat à un constructeur américain. Les discussions avec General Motors ont échoué à l'automne 2006. - Le groupe a annoncé en 2006 le plan Renault Contrat 2009, dont l'ambition est de positionner durablement Renault comme le constructeur automobile généraliste européen le plus rentable. Renault vise une marge opérationnelle de 6% en 2009 et une croissance des ventes de 800 000 véhicules entre 2005 et 2009. - Renault lancera 26 produits d'ici 2009 et l'âge moyen des produits sera ramené de 3,8 ans en 2005 à 2,2 ans en 2009. - Renault propose à ses actionnaires une progression linéaire du dividende, passant de 1,8 euros par action en 2005 à un objectif de 4,5 euros par action en 2009.

Les points faibles de la valeur

- La concurrence japonaise et coréenne sur le terrain des petites voitures met la pression sur les marges. - Le groupe, comme ses concurrents, souffre de la hausse du prix des matières premières. - Les coûts associés au passage à la norme anti-pollution " Euro 4 " pèsent également sur la rentabilité des ventes. - Nissan, qui réalise près de 30% de ses ventes aux Etats-Unis, est fortement exposé au taux de change du dollar ainsi qu'aux variations du yen.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Pour suivre Renault, il est bien sûr indispensable de suivre l'évolution du marché automobile, qui connaît actuellement des jours difficiles. - Le partenariat stratégique conclu fin 2007 avec le constructeur automobile russe AvtoVAZ devrait contribuer à l'expansion de Renault sur les marchés émergents. - Les taux d'intérêt jouent aussi leur rôle dans l'évolution des ventes de Renault. Une baisse des taux relance la capacité d'emprunt des ménages et favorise la consommation. - Dans une activité fortement consommatrice de main d'oeuvre, les évolutions sociales doivent être observées avec attention. - Enfin, dans un contexte de guerre des prix, il convient de suivre la politique commerciale des différents constructeurs, notamment en matière de remises.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

Le marché automobile se porte mal. Au japon, troisième marché mondial, les volumes vendus ont reculé de 7,6% l'an passé pour atteindre leur plus faible niveau depuis 1972. Aux Etats-Unis, les perspectives sont mauvaises pour 2008 avec des ventes globales qui devraient reculer à 15-15,5 millions de véhicules, contre plus de 16 millions en 2007. Cette année devrait être ainsi le pire millésime depuis dix ans, du fait du ralentissement économique et de la flambée des prix du carburant. Quant au marché européen, sa croissance devrait être nulle en 2008. Les constructeurs misent sur les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) pour compenser les mauvaises performances sur leurs trois grands marchés. Volkswagen estime même qu'il pourra établir un nouveau record de ventes en 2008 grâce à ces pays. Désormais, la Chine est devenue le premier marché de sa marque phare, devant l'Allemagne qui pourrait être dépassée par le Brésil dès 2008. Autre axe de développement pour les constructeurs : les véhicules d'entrée de gamme, dont les immatriculations ont bondi en Europe de 13% en 2007. Opel a annoncé un projet de voiture à 8000 euros, la Citycar, tandis que Renault, qui a déjà lancé la Logan, devrait prochainement lancer une voiture à un peu plus de 2000 euros en partenariat avec l'indien Bajaj Auto.