Le baril de pétrole a repris son ascension en atteignant de nouveaux sommets vierges jusque-là. La déclaration sur le change du G7 vendredi n'aura offert que deux jours de répit au billet vert, qui reste faible à 1,5825 contre l'Euro ce matin. Du coup, l'engouement pour le pétrole, qui constitue une bonne couverture contre les errements de la monnaie américaine, reprend de plus belle d'autant que les derniers indicateurs montrent que la croissance chinoise, ralentissement global ou pas, est toujours aussi gourmande en matière d'or noir : la Chine a fait état d'imports de pétrole en hausse de 25% sur un an au mois de mars.
Le baril de brut léger américain WTI échéance mai est vendu ce matin 112,52$ à Singapour, en hausse de 66 cents en séance. Le baril de Brent de Mer du Nord a lui passé le cap des 110$ pour se fixer à 110,40$ sur une progression de 56 cents. En avril 2007, il fallait moins de 64$ pour acheter un baril de WTI, si bien que la progression sur 12 mois avoisine les 80%. En 5 ans, le brut léger américain a quasiment triplé de valeur, puisqu'il cotait environ 38$ en avril 2003. Face à cette flambée, les bureaux d'études risquent bien d'avoir à refaire leurs comptes. La prévision moyenne des spécialistes sur le WTI ressort à 91,71$ sur l'ensemble de 2008 (compilation Bloomberg), alors que la moyenne des cours atteint déjà 99,38$ sur la période courant du 1er janvier au 14 avril 2008.
Les compagnies pétrolières profitent modérément de cette tendance en bourse depuis quelques mois, alors qu'elles étaient très corrélées aux cours pétroliers ces dernières années. Sur les 6 derniers mois, l'indice européen DJ STOXX 500 Pétrole et Gaz a reculé de 15,3%, contre 20,3% de baisse à l'indice global, signe que la hausse pétrolière a cependant permis de limiter les dégâts. Sur 12 mois en arrière, la performance est plus évocatrice avec un repli limité à 6,4% alors que les marchés reculaient en moyenne de 19,6%.
Et les compagnies européennes intéressent les investisseurs... chinois ! On apprenait en effet récemment que les fonds souverains de l'ancien Empire du Milieu avaient pris quelque 1,6% du capital de Total, ce qui représente une valeur de marché de l'ordre de 1,8 Milliard d'Euros. Aujourd'hui, le 'Daily Telegraph' indique que la Chine a encore frappé en investissant cette fois près de 2 Milliards de Dollars dans BP, pour obtenir un peu moins de 1% du capital. Les deux géants pétroliers ont tenu le même discours après cette irruption : "tous les investisseurs sont les bienvenus dans le capital".
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