L'OREAL - chiffre d'affaires en hausse de 2,1% au premier trimestre

15/04/2008 - 18:11 - Option Finance

(AOF) - Le chiffre d'affaires du groupe L'Oréal a atteint 4,359 milliards d'euros au 31 mars 2008, en progression de 2,1% à données publiées. A données comparables, c'est-à-dire à structure et taux de change identiques, l'augmentation du chiffre d'affaires du groupe ressort à +5,1%. L'effet net de changement de structure, du fait principalement des acquisitions aux Etats-Unis de PureOlogy, Beauty Alliance, Maly's West, Columbia Beauty Supply et de Canan en Turquie est de +2%, précise le groupe de cosmétiques. Les effets monétaires ont eu un impact négatif de -5%. Sur la base des cours de change du 31 mars 2008, l'impact négatif des effets monétaires s'établirait à - 6% sur l'ensemble de l'année 2008. La croissance hors effets de change ressort à +7,1%. "L'Amérique du Nord a connu un démarrage d'année difficile à -3,9 % à données comparables, sous la conjonction de trois facteurs : un quatrième trimestre 2007 exceptionnellement fort, un marché plat voire très négatif dans certains circuits, et une attitude très prudente des distributeurs concernant la gestion de leurs stocks", précise L'Oréal. "Avec une progression de 2,3% à données comparables, le début de l'année en Europe de l'Ouest est conforme au plan de marche. Celui-ci intégrait, en effet, un démarrage lent pour les produits solaires et amincissants en grande diffusion et dans les pharmacies, en raison des mauvaises conditions climatiques de l'été 2007, ayant engendré des stocks dans la distribution. A l'écoulement, les marchés européens sont restés globalement bien orientés", ajoute le communiqué. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

L'Oréal, leader mondial des cosmétiques, intervient notamment dans les produits capillaires, les soins pour la peau, la protection solaire, le maquillage, le parfums et les produits de toilette. Dans la branche cosmétiques (98 % du chiffre d'affaires du groupe), les ventes se répartissent entre l'Europe de l'Ouest pour moins de la moitié, l'Amérique du Nord pour un quart d'entre elles et le reste du monde. Cette branche est divisée en quatre divisions : les produits grand public, les produits de luxe vendus en parfumeries, en grands magasins et en boutiques duty free, les produits professionnels, et enfin la cosmétique active, dont le chiffre d'affaires provient des ventes en pharmacies et espaces beautés spécialisés. PDG pendant 18 ans, Lindsay Owen-Jones a laissé en avril 2006 les commandes opérationnelles du numéro un mondial des cosmétiques, tout en restant président du conseil d'administration. La direction générale a été confiée à Jean-Paul Agon, qui dirigeait L'Oréal USA jusque là. L'Oréal développe Galderma, une activité dermatologique, conjointement avec Nestlé et possède 8,7% de Sanofi Aventis.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Depuis vingt-deux ans, l'Oréal affiche une croissance à deux chiffres de son résultat net opérationnel par action. - L'Oréal bénéficie de la forte notoriété attachée à ses marques mondiales. En outre, le leader mondial des cosmétiques dispose d'une expertise marketing et de capacités d'innovation reconnues. L'Oréal s'appuie sur une réelle expertise misant sur la Recherche et le Développement et l'innovation. - L'Oréal ne dépend pas d'une zone géographique (il s'est implanté dans les marchés émergents très vite) ou d'un type de réseau de distribution en particulier, surtout depuis l'acquisition de The Body Shop, ce qui lui confère des qualités défensives. - Avec le rachat stratégique d'YSL Beauté, L'Oréal va renforcer sa division Luxe et compléter son portefeuille de parfums. - Le titre bénéficie d'un important programme de rachat d'actions. - Le vieillissement de la population est favorable à la vente de produits L'Oréal (cosmétiques et dermatologiques).

Les points faibles de la valeur

- La pression des distributeurs sur les prix pèse sur la dynamique des ventes du groupe en Europe. - Les mouvements de concentration dans le secteur, avec notamment la fusion Procter & Gamble - Gillette, entraînent une intensification de la concurrence. L'Oréal ne peut plus miser, en Europe, sur la croissance externe, dans un marché concentré où il détient beaucoup de parts. - L'Oréal connaît de réelles difficultés au Japon,deuxième marché mondial des cosmétiques. - La structure de l'actionnariat du groupe suscite des interrogations à moyen terme. Depuis la fusion de L'Oréal avec son holding de contrôle Gesparal en 2004, la famille Bettencourt et Nestlé détiennent respectivement en direct 29,2 % et 27,9 % du capital. S'ils sont liés pour quelques années encore, ils recouvreront à terme leur liberté. - Attention à la volatilité des marchés émergents.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Le secteur des produits de soin est généralement considéré comme relativement défensif et bénéficie d'une prime par rapport aux autres biens de consommation. - Le groupe est sensible à l'évolution du dollar. Toutefois, pour limiter sa dépendance, L'Oréal a mis en place des stratégies de couverture et a implanté localement ses centres de production.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Luxe et cosmétiques

L'activité des grandes marques de luxe devrait continuer à bien se porter cette année. Le ralentissement économique américain devrait peser davantage sur les griffes dédiées à la classe moyenne que sur celles qui sont plébiscitées par les riches clients. Des groupes comme LVMH, et ses marques telles que Gucci, Bottega Veneta et Yves Saint Laurent, devraient donc bien s'en sortir. Le groupe a d'ailleurs pu accroître ses prix en dollars en 2007 sans que ses ventes aux Etats-Unis en pâtissent. De plus, la demande en provenance d'Asie poursuit son développement. Ainsi, pour le groupe Richemont, la Chine et Hong Kong sont devenus, en 2007, le premier marché des montres Cartier devant les Etats-Unis. Quant au secteur des cosmétiques, les analystes craignent un ralentissement de la demande de produits de grande consommation aux Etats-Unis, qui pourrait impacter les résultats de l'Oréal. Néanmoins, le groupe est diversifié géographiquement avec une activité qui s'est nettement développée en Europe de l'Est en 2007 (+29,5%), tout comme en Amérique latine (+14,3%).