LAFARGE - priorité à la réduction des coûts

17/04/2008 - 09:56 - Option Finance

(AOF) - La priorité opérationnelle de Lafarge restait de réduire les coûts, a déclaré son P-DG Bruno Lafont dans une interview à "La Tribune". Sur le plan stratégique, il compte développer l'activité ciment dans les pays émergents et l'innovation dans le béton. Par ailleurs, les investissements du groupe en France seront équivalents à ceux des trois années passées, a-t-il précisé. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Leader mondial des matériaux de construction, Lafarge occupe des positions de premier plan dans chacune de ses trois branches : ciment, granulats et béton, plâtre. Il est ainsi le numéro un mondial dans le ciment (principale activité du groupe, avec près de la moitié du chiffre d'affaires total), numéro deux mondial dans les granulats et béton et enfin numéro trois mondial dans le plâtre. En mars 2007, le groupe a annoncé la finalisation de la cession de sa filiale toiture, leader mondial dans le domaine, à PAI Partners pour 2,4 milliards d'euros. Présente dans le capital du cimentier français depuis février 2006 à hauteur de 6,5%, la holding d'Albert Frère a franchi en décembre 2006, le seuil de 15% des droits de vote de Lafarge. Cette prise de participation faisait suite à la sortie d'Albert Frère du capital d'Eiffage, groupe de construction et d'exploitation d'autoroutes dont il possédait 6,1% du capital.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Leader mondial des matériaux de construction, Lafarge occupe des positions de premier plan dans chacune de ses trois branches : ciment, granulats et béton, et plâtre. Le groupe bénéficie également de sa présence géographique sur tous les continents, ce qui lui permet de lisser les à-coups conjoncturels. - Compte tenu de ses fortes positions, Lafarge peut tenter de répercuter auprès de ses clients ses hausses de coûts. - Le groupe peut se prévaloir d'une trésorerie solide lui permettant d'envisager des acquisitions de petite et moyenne taille. - Fin 2006, la montée au capital à hauteur de 15% d'Albert Frère (GBL), un actionnaire réputé exigeant, a été bien accueillie par le marché. - Le dossier Lafarge présente un aspect spéculatif en raison de l'émiettement du capital du groupe dans une optique de consolidation du secteur. - L'annonce de la cession de l'activité toiture a été bien accueillie par les investisseurs. Cette vente va permettre d'accroître les capitaux disponibles et d'améliorer l'endettement du groupe.

Les points faibles de la valeur

- La hausse du prix de l'énergie, ainsi que celle des prix du transport, pèsent sur la rentabilité du groupe. - Une légère baisse du bénéfice par action pourrait intervenir en 2008, compte tenu du ralentissement de l'activité aux Etats-Unis et de l'effet sur les marges.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Les groupes de matériaux sont dépendants de l'activité de la construction, fortement cyclique. A ce titre, leur activité est soumise à l'évolution du nombre des permis de construire et des mises en chantiers, qui sont eux-mêmes influencés par la conjoncture économique, le niveau des taux d'intérêts (coût du crédit) ou encore le climat. - Il faut également porter une attention particulière à l'évolution du prix de l'énergie, qui compte pour 25 à 30% des coûts de production du ciment. - L'appréciation de l'euro face au dollar est pénalisante même si les recettes en dollars sont adossées à des coûts en dollars.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

Les analystes sont généralement réservés sur les performances futures des groupes de matériaux de construction avec une baisse attendue de 5% des volumes de ventes de ciments aux Etats-Unis en 2008 et de 2% en Europe de l'Ouest. Par contre la hausse d'environ 8% dans les pays émergents profitera aux entreprises qui se sont diversifiées à l'international. Ainsi Lafarge a indiqué qu'il abordait 2008 dans de très bonnes conditions grâce aux besoins de construction dans les pays émergents. Le groupe a acquis l'égyptien Orascom Cement, pour bénéficier des opportunités issues des projets immobiliers menés dans les pays du Golfe. Saint-Gobain, qui réalise la majeure partie de son activité en Europe et en Amérique du Nord, s'est, lui, montré plus prudent pour l'exercice en cours. Il prévoit une croissance modérée de son résultat d'exploitation cette année.