Crise financière : Fin de l'acte I

22/04/2008 - 18:07 - Sicavonline

Le déroulement de la crise financière a atteint son apogée au mois de mars, avec la vente forcée de la plus vénérable des banques d'affaires américaines, Bear Sterns, qui avait survécu à toutes les crises du siècle précédent, y compris la grande dépression de 1929 ! L'action conjointe de la Réserve Fédérale Américaine et de JPMorgan Chase a été décisive. En effet, confrontée à plus de 20 milliards de retraits de ses clients en moins de deux heures, Bear Stern était en cessation de paiement virtuelle.

Un sauvetage réussi


crise de confiance

Les responsables de l'institution monétaire américaine et les dirigeants de la seule des grandes banques américaines épargnée par la crise financière se sont réunis et ont monté en moins de 24 heures une opération de sauvetage, par le marché. Cette opération est exemplaire par sa rapidité et la nature de la solution : les actionnaires de la banque fautive, et notamment ses dirigeants, ont été forcés de vendre la banque à un prix quasi symbolique (environ un milliard de dollars contre une capitalisation de plusieurs dizaines de milliards de dollars un an plus tôt). L'argent public a uniquement été utilisé en garantie de l'opération pendant une période très courte. Les autorités ont donc joué le rôle de facilitateur, sans dépenser l'argent du contribuable, en forçant les fautifs à vendre à la casse. Cette opération illustre le pragmatisme américain face aux crises, et illustre la médiocrité des réponses britanniques et allemandes apportées aux problèmes de leurs institutions financières.

Une solution morale

Les conséquences de cette opération ont été immédiates : la confiance est presque instantanément revenue dans le système financier, comme le prouvent les recapitalisations réussies (sursouscrites largement) d'UBS et de Lehman Brothers. A l'heure actuelle, ont peut penser que les actions successives des autorités monétaires américaines et européennes, ainsi que la pression exercée par les gouvernements (en particulier le G7), ont permis de pousser les banques à nettoyer leurs bilans et à se recapitaliser. L'acte I de la crise est donc probablement terminé !

Reste l'acte II, la crise économique

Depuis maintenant plus de six mois, les signes de détérioration de l'économie américaine s'accumulent. Chute du moral des ménages, des indicateurs avancés de tous les secteurs de l'industrie, du marché immobilier, en volume comme en prix, Les seules questions véritables sont les suivantes : quelle sera la durée et la profondeur de la crise ? Quel sera le degré de contamination de l'économie européenne, et mondiale ? Le marché a anticipé cette récession assez largement, nous sommes entrés dans une phase de transition qui durera jusqu'à ce que les acteurs puissent juger avec plus de précision de ces questions. Réponse dans ces lignes dans les semaines qui viennent !

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