UBS la banque d'investissement au régime sec

23/04/2008 - 10:43 - Option Finance

(AOF) - A l'avenir, la banque d'investissement d'UBS devra générer elle-même le capital dont elle a besoin pour sa croissance. Fini le financement bon marché de la branche Gestion de fortune, la direction du groupe bancaire suisse entend réorienter sa stratégie. Nous ne voulons plus offrir tout à tout le monde dans l'investment banking, a déclaré Marcel Rohner, le directeur général d'UBS. Pour ce faire, nous n'avons pas besoin d'un bilan surdimensionné, ni d'un nombre impressionnant de portefeuilles destinés au négoce, ni d'une concentration de risque inutile. Avec 37 milliards de dépréciations depuis le début de la crise du crédit, UBS est la deuxième banque la plus touchée par l'éclatement du marché du "subprime", derrière Citigroup. Depuis quelques semaines, certains de ses actionnaires, le fonds Olivant en tête, militent pour une scission de l'activité de banque d'investissement du reste du groupe et, à terme, sa cession pure et simple, afin de restaurer les fonds propres d'UBS et de le recentrer sur son activité historique : la gestion de patrimoine. Mais Peter Kurer ne semble pas prêt à suivre les recommandations de Luqman Arnold, le président d'Olivant. Nous nous en tenons à notre modèle d'affaires intégré, quoique selon une formule allégée, a ainsi appuyé le nouveau président de la banque. Désormais, les excédents de la Gestion de fortune, l'activité phare d'UBS, seront restitués aux actionnaires via des dividendes et des rachats d'actions, a précisé Marcel Rohner. Mais la banque d'investissement ne sera pas sacrifiée, la plupart de ses activités présentant un profil risque/rendement attrayant, selon Marcel Rohner. Le directeur général a ajouté que la situation s'est améliorée par rapport aux derniers mois et que les positions problématiques représentent environ un tiers du montant de fin septembre 2007. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

La crise des crédits à risques américains n'a pas fini d'influencer les résultats des banques européennes. En effet, selon certains analystes, celles-ci pourraient encore avoir à déprécier plusieurs dizaines de milliards d'actifs en 2008. De nouvelles provisions pourraient également fragiliser à nouveau les banques américaines. Sur le dernier trimestre 2007, le taux de défaut des consommateurs a bondi de 35,2% - la plus forte hausse en vingt-quatre ans - pour atteindre 1,4% de l'encours total des crédits. Dans cet environnement à risque, les banques centrales sont intervenues pour la troisième fois : la Réserve fédérale américaine (Fed), la Banque Centrale Européenne, la Banque Nationale Suisse, la Banque du Canada et la Banque d'Angleterre se sont associées pour injecter des liquidités sur les marchés financiers. Un plan de 200 milliards de dollars a été mis en place pour endiguer le regain de tensions sur les taux d'intérêt du marché monétaire.