ALCATEL-LUCENT - perte nette de 181 millions d'euros au premier trimestre

30/04/2008 - 08:18 - Option Finance

(AOF) - Alcatel-Lucent a essuyé une perte nette de 181 millions d'euros au premier trimestre. Le résultat d'exploitation ajusté, c'est-à-dire hors l'impact des écritures d'allocation du prix d'acquisition de Lucent , s'est élevé à 36 millions d'euros, soit 0,9% des revenus. Les analystes interrogés par Reuters visaient une perte nette de 159 millions d'euros et une perte d'exploitation de 65 millions d'euros. Les revenus, à 3,864 milliards d'euros, sont en baisse de 0,5% par rapport au premier trimestre 2007, et de 26,2% par rapport au trimestre précédent. A taux de change euro/dollar constant, les revenus sont en hausse de 6,3% par rapport au premier trimestre 2007, et en baisse de 23,2% par rapport au trimestre précédent. Concernant ses objectifs 2008, Alcatel-Lucent estime pouvoir atteindre une marge brute ajustée comprise entre 34% et 36%, et confirme son objectif d'une marge d'exploitation ajustée comprise entre 2% et 5% des revenus. Pour le deuxième trimestre 2008, Le groupe prévoit une croissance de ses revenus comprise entre 4% et 6% par rapport au premier trimestre 2008. Pour l'ensemble du marché des équipements et services de télécommunications, Alcatel-Lucent table sur une croissance nulle contre une croissance nulle ou en légère hausse auparavant. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Dans une industrie très concurrentielle, Alcatel Lucent apparaît comme un acteur global disposant d'un portefeuille complet de produits et de services destinés aux opérateurs mais aussi aux autres types d'entreprises. La force du groupe est de détenir un portefeuille de technologies et de services permettant de proposer aux opérateurs des solutions de bout en bout. - La diversité des activités permet une meilleure répartition des risques. - Sur le "triple play" (voix, données et TV), à fort potentiel de croissance, l'offre d'Alcatel apparaît comme l'une des meilleures du marché. - L'équipementier de télécoms cherche toujours à réduire ses dépenses, en recourant de plus en plus aux marchés émergents dans les domaines de la production, la R&D, les fournisseurs et les sous-traitants.

Les points faibles de la valeur

- La visibilité sur l'activité d'Alcatel est faible, le groupe a déçu les investisseurs à répétition. - Alcatel souffre de son exposition à la technologie de téléphonie mobile CDMA, équivalent américain du GSM, en perte de vitesse. - La baisse du dollar pénalise le chiffre d'affaires du groupe.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Il est indispensable de surveiller attentivement l'évolution du marché des télécommunications, en particulier la santé des opérateurs, pour apprécier l'évolution de la demande en équipements. - Confrontés à la concurrence des opérateurs alternatifs, des fournisseurs d'accès à Internet ou des câblo-opérateurs, les opérateurs perdent des abonnés, tandis que les revenus issus de la voix sont inexorablement amenés à s'effriter. Pour remédier à cela, les opérateurs n'ont d'autre choix que de se lancer dans le "triple play", c'est-à-dire de proposer des offres couplées d'accès au téléphone, à l'Internet haut débit et à la télévision. - Les pays émergents représentent 45% du chiffre d'affaires d'Alcatel, et même 75% de ses revenus dans les réseaux mobiles. Ils pèsent déjà 45% des investissements des opérateurs dans le monde, part qui passera à 55% en 2008.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Equipementiers télécoms

Les analystes anticipent une stagnation du marché des équipementiers télécoms pour 2008, alors qu'ils tablaient précédemment sur une hausse de 5% à 10%. En cause : la baisse des investissements des opérateurs télécoms, les énormes pressions sur le prix d'équipements qui se banalisent, et l'entrée des acteurs asiatiques. A cela s'ajoute une détérioration des conjonctures américaine et européenne. Le secteur est soumis depuis deux ans à une vague de fusions, qui a débuté fin 2005 avec le rachat du britannique Marconi par le suédois Ericsson. Aujourd'hui Motorola et Nortel étudieraient la création d'une société commune dans les équipements de réseaux de téléphonie mobile, ce qui donnerait naissance à un groupe d'environ 10 milliards de dollars (6,88 milliards d'euros) de chiffre d'affaires.