François Junca, le président de Latécoère, est amer après l'échec des négociations de rachat des deux sites français mis en vente par Airbus, à Méaulte et Saint-Nazaire Ville. Il évoque "une extrême déception après plus d'un an d'intense travail pour mener à bien ce projet" qui a échoué pour plusieurs raisons, d'une conjoncture économique et de change défavorables à l'incapacité d'Airbus à trouver une solution en Allemagne alors que l'avionneur entendait mener en parallèle les cessions dans les deux pays.
Le président est d'autant plus déçu que sa société avait "pratiquement" bouclé le tour de table de l'augmentation de capital de 300 ME nécessaire au projet. Il est cependant pessimiste sur l'avenir de la production en France. "La parité actuelle 1 Euro = 1,55 Dollar nous contraint à faire croître la production dans nos filiales et chez nos sous-traitants à coût bas, ce qui se traduira à terme par une réduction importante de notre activité en France", explique-t-il avant d'ajouter qu'il n'exclut pas des licenciements tandis que "Les contrats temporaires des fonctions techniques et administratives (environ 200 personnes) ne seront pas renouvelés", tandis que "les cols bleus sont pour le moment protégés par les cadences de production en croissance".
Concernant le projet A350, François Junca exclut catégoriquement de financer des phases de développement des produits pour se concentrer sur l'amélioration de la santé financière de son groupe. "Cette décision d'Airbus prive la France de la possibilité de constituer un leader mondial dans le domaine des Aérostructures. La charge de travail de l'ensemble du tissu industriel aéronautique français est assurée à court terme grâce à la croissance des cadences de production d'avions. Cependant l'activité à moyen et long terme sera compromise. En effet, Airbus poursuivra sa politique de recherche de partenaires à risque dans la zone dollar pour réaliser des ensembles d'Aérostructures", poursuit-il, avant de conclure, dépité que l'échec des discussions avec Airbus le rend pessimiste "tout particulièrement pour la région Midi-Pyrénées car une occasion exceptionnelle a été gâchée".
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